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Conakry : le CIRD célèbre les 60 ans de l’intégration africaine

Le Centre d´Innovation et de Recherche pour le Développement (CIRD) célèbre le soixantième anniversaire de l’intégration africaine à travers une semaine de conférences dans les universités guinéennes et un colloque, qui sera l’occasion de poser un regard scientifique sur le passé, le présent, les atouts et les défis de l’intégration africaine. Lancée le 23 octobre, cette série d’activités sera clôturée le 28 octobre prochain.

Ce mercredi 25 octobre, c’était l’étape de l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia, où étaient réunis des experts guinéens et étrangers, des enseignants-chercheurs et des étudiants. Le Professeur Mor NDao, historien venu de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, a échangé avec les participants autour du thème : l’intégration sous régionale : fondements historiques et perspectives (cas de la Sénégambie). Le conférencier a évoqué plusieurs angles de l’intégration africaine : politique, social, économique et culturel.

« C’est un débat qui, pendant longtemps, a été occupé par les économistes et les juristes. Les historiens, les socialistes, des sciences sociales, ont été écartés. Or, on ne peut pas intégrer des biens et des services en laissant de côté les communautés. Or, les communautés sont travaillées dans la trajectoire par leurs propres réalités socio-culturelles, leur histoire. Donc travailler sur l’intégration africaine suppose revisiter ses grands ensembles depuis l’empire du Mali, l’empire du Ghana, l’empire Songhaï, les tentatives de Samory Touré, d’Elhadj Oumar Tall. Et après les indépendances, les pères fondateurs : Sékou Touré, Kwame Nkrumah… ce qu’ils ont fait, le rêve en termes de réalisation de l’unité africaine. Ce capital historique doit être revisité pour réinterroger l’état actuel de l’intégration africaine, tirer des enseignements et mieux envisager l’avenir », a fait savoir le Pr Mor NDao.

Présent à cette conférence, le recteur de l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia s’est réjoui de cette initiative du CIRD. Pour Pr Daniel Lamah, il faut non seulement faire connaître à la jeunesse l’histoire de l’intégration africaine, mais faire en sorte que celle-ci puisse bénéficier davantage au continent.

« C’est une conférence qui est venue à point nommé, parce que l’intégration africaine est une situation qui nous concerne tous, qui concerne surtout la jeunesse. Parce qu’on a l’habitude de dire que l’avenir, c’est la jeunesse. La jeunesse doit connaître sa propre histoire, l’histoire de l’unité africaine, l’histoire de tout ce qu’on appelle intégration. Mais ce n’est pas seulement un rappel des événements, il faut suivre la structure organisationnelle, la complexité de ce qu’on appelle intégration tout court, sous régionale ou régionale. Le conférencier a bien pris son temps d’aborder des aspects sérieux.

Il s’agit d’une intégration non seulement des États, mais aussi de l’intégration des peuples, l’intégration des cultures. Mais qu’est-ce qu’il nous faut pour une véritable intégration ? Tous les éléments, on ne mobilise pas suffisamment. Il faut prendre conscience qu’il faut nous remettre en question pour bien bondir. Parce que si on ne tient pas compte de ces aspects cachés ou qui sont négligés, on va toujours continuer à se poser des questions. Parmi les préoccupations soulevées, pourquoi il y a ces intégrations et nous sommes toujours dans des situations difficiles ? Il nous faut faire face à ces défis », a dit cet universitaire.

La ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation était également représentée à cette conférence par le directeur général adjoint de la Recherche Scientifique.

Dr Ramadan Diallo a salué une activité d’une importance fondamentale « parce qu’elle permet de diffuser les résultats des recherches scientifiques. Elle permet aussi d’être un cadre d’échange entre les universitaires guinéens et ceux venus d’ailleurs sur une problématique centrale pour notre pays et pour le continent africain, avec tous les enjeux sécuritaires, les enjeux économiques, les enjeux politiques que notre continent traverse aujourd’hui. Parler d’intégration est fondamental et arrive à point nommé. Donc c’est une conférence d’un intérêt capital, d’un intérêt fondamental qui, je l’espère bien, pourra donner des résultats importants pour développer davantage l’intégration sur le continent et plus particulièrement dans les deux organisations pris comme cadre d’études », a dit Dr Ramadan Diallo.

À noter qu’au cours des débats, la question de l’intégration des langues locales dans les établissements d’enseignement a été soulevée, tout comme celle de la révision des programmes d’enseignement.

Mamadou Macka Diallo
666 660 366

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