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Lutte contre la désinformation : plusieurs journalistes à l’école du NDI

Une quarantaine de journalistes a entamé ce jeudi une session de renforcement des capacités sur la lutte contre la désinformation. La formation est organisée par le NDI (National Democratic Institute) et IFES (Fondation internationale des systèmes électoraux, en collaboration avec l’agence américaine pour le développement international (USAID). C’est un projet qui s’inscrit dans le cadre de l’appui à la transition et aux processus électoraux en Guinée.

Des journalistes, des blogueurs et des acteurs de la société civile participent à cette session de formation qui va se dérouler pendant trois jours (du 16 au 18 novembre 2023). Dans son discours d’ouverture, Ramda Farhat, directrice du National Democratic (NDI) en Guinée, a tout d’abord rappelé que son organisation a toujours accompagné les processus électoraux en Guinée depuis 2010. Elle a ensuite expliqué en détail le contenu et les objectifs de ladite formation.

« Nous sommes réunis aujourd’hui pour nous embarquer dans un voyage d’une importance cruciale. Un atelier sur le problème omniprésent de la désinformation. Au cours des trois prochains jours, nous allons plonger au cœur du journalisme responsable, de la compréhension du rôle du journaliste au sein de la société et en démocratie. Nos sessions sont consacrées et conçues pour vous doter de connaissances et d’outils essentiels à l’ère numérique. Chacun d’entre vous ici joue un rôle crucial. Que vous soyez journaliste expérimenté, fonctionnaire de médias, expert en droit de médias ou défenseur-actionnaire de la démocratie, vos contributions sont essentielles pour façonner une société bien informée et critique.

En Guinée, où les œuvres de la démocratie sont en cours de consolidation, l’impact de la désinformation peut être fatal. Elle peut influencer l’opinion publique, déformer les processus démocratiques, éliminer la confiance en nos institutions. Par conséquent, cet atelier est nécessaire. Chers participants, vous apprendrez une expérience pratique, avec des outils pour la vérification des faits, des images, des cas et plus encore. Nous analyserons des études, scénarios pertinents pour notre contexte inné… Avant de commencer cet atelier, unissons-nous dans l’engagement, la responsabilité et le professionnalisme », a-t-elle lancé.

Prenant la parole, Mountagha Sylla, représentant d’IFES à la cérémonie d’ouverture, s’est dit honoré de collaborer sur ce projet. Selon lui, son organisation et le NDI ont des objectifs communs sur cette thématique qui concerne la désinformation.

« Nous avons des objectifs communs dans le cadre de ce projet, à la fois sur la thématique des réformes et aussi sur la mobilisation citoyenne. C’est concernant cette dernière que nous avons la chance de travailler sur la thématique de la désinformation. Nous avons la possibilité aujourd’hui de pouvoir mettre à disposition des stratégies de gestion de la crise de désinformation. Nous allons aussi élaborer dans le même contexte un document qui est le manuel sur la désinformation, qui sera déversé dans les outils de cette formation. Tout ça, pour vous dire que le NDI et nous IFES, nos interventions sont très complémentaires. D’un côté, le volet institutionnel qui est assuré par nous et le volet avec les organes de presse et journalistes, c’est ce que fait aujourd’hui le NDI. Tout ce qui est recherché derrière cela, c’est d’informer. Car un journaliste non informé est un danger ambulant », a-t-il laissé entendre.

La cérémonie d’ouverture de la formation a été présidée par Abdoulaye Djibril Diallo, directeur du Fonds d’appui au développement des médias, représentant la ministre de l’Information et de la Communication. Ce dernier a salué une initiative aux enjeux très importants.

« Au Ministère de l’Information et de la Communication, nous sommes conscients que la désinformation, la rumeur s’arrêtent dès que les journalistes prennent la parole. Cela veut dire que le journaliste, pour mener à bien son travail, a besoin d’outils. Cet outil s’appelle la formation. Si vous n’êtes pas formés, vous ne pouvez pas porter la communication. Vous serez simplement un vecteur de désinformation et cela contraste avec la mission du journaliste. C’est pourquoi le département accompagne les médias dans les renforcements de capacités pour que désormais, les journalistes obtiennent tous les outils pour qu’ils réussissent demain à contrer la désinformation, qui est devenue un enjeu majeur dans la vie des sociétés. Et pour cette raison, nous invitons les journalistes à s’armer de courage, à ne pas s’abreuver à la rumeur, mais plutôt de se remettre en cause et de renforcer ses capacités. Au niveau du ministère de l’Information et de la Communication, nous partageons tout idéal qui voudrait que le journaliste soit un avant-gardiste de la démocratie et de l’État de droit », a-t-il indiqué.

Décortiquer la désinformation, comprendre les motivations des campagnes de désinformation, les principes de la vérification des faits, le respect du code de conduite, de la législation sur les médias et de la désinformation en Guinée, sont entre autres thèmes qui seront débattus au cours de cette formation.

Diop Ramatoulaye

666-75-16-10

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