Dans un entretien avec notre rédaction, ce vendredi 08 décembre 2023, le coordinateur du Forum des forces sociales de Guinée (FFSG) a exprimé une vive préoccupation par rapport au sale temps que traverse actuellement la presse guinéenne. Abdoul Sacko estime que cette situation dénote l’incapacité des autorités de la transition à gérer la diversité d’opinions.
« Par rapport au brouillage du signal des radios et à un moment donné le blocage de certains sites (d’informations), sans oublier aussi les restrictions par rapport aux droits à l’internet, c’est quelque chose de préoccupant. Et ça dénote par là une forme d’aveu d’impuissance des autorités de la transition, dans la mesure où on ne sent aucune explication, aucune raison établie par rapport à ces aspects. Donc une fois encore, on peut dire que c’est un agenda qui a commencé par l’interdiction systématique des manifestations visant à porter une voie contradictoire à la manière dont la transition est gérée. Mais tout cela s’englobe dans une incapacité des autorités de la transition à gérer la diversité d’opinions, à rassembler les Guinéens dans leur diversité vers un idéal commun, qui est le retour à l’ordre constitutionnel. Donc, avec cette situation d’incapacité, je pense qu’ils ont pris le mauvais chemin pensant que c’est la restriction des libertés, notamment celle de la presse, qui serait l’option, c’est dommage », regrette l’activiste de la société civile.
Dans ces moments troubles pour la presse guinéenne, c’est Djoma Média qui paie le prix fort. Alors que le signal de sa radio est brouillé depuis deux semaines, le groupe est aujourd’hui privé d’internet et sa télévision est retirée du bouquet Canal+ à la demande des autorités guinéennes. Mais pour Abdoul Sacko, la publication du courrier de la Haute Autorité de la Communication (HAC) adressé à Canal+ est déjà une bonne chose.
« C’est bien déjà que nous ayons une information qu’il y a une autorité qui est à la base. Le visage découvert de la HAC en la matière est un pas, mais le professionnalisme et l’objectivité auraient été, en tout cas dans un état de droit, que le groupe (Djoma Média) qui est incriminé puisse être informé quand même de quoi on leur reproche, avant de passer à l’autre étape qui consiste à demander à Canal+ de les retirer. Ça aurait été vraiment professionnel, ça aurait été vraiment responsable de la part aussi des autorités de rapprocher, d’inviter les responsables de ce groupe pour leur dire voilà les raisons pour lesquelles on va demander à Canal+ de vous retirer. Mais j’espère qu’ils vont savoir raison garder pour davantage échanger avec ceux-ci », a-t-il dit.
Mamadou Macka Diallo
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