Le projet de loi portant création de dix communes urbaines et de sept communes rurales a été adopté jeudi par les membres du CNT. Mais avant, il y a eu une série de questions posées par les conseillers à Mory Condé, ministre de l´Administration du territoire et de la Décentralisation, porteur du projet.
Dans la foulée, Mory Condé a annoncé la volonté de son département de soumettre un projet de décret portant sur la création des préfectures dans la région administrative de Conakry. Le ministre justifie cette décision par une incohérence juridique constatée selon lui, dans le fonctionnement de ladite région.
«A l’issue de l’adoption de cette loi, nous allons créer des circonscriptions administratives dans Conakry. Parce que depuis l’indépendance, le seul représentant de l’État au niveau de la région administrative de Conakry c’est le gouvernorat. Donc, c’est la gouverneure et son cabinet qui assurent non seulement la gestion de l’État au niveau régional, au niveau communal et au niveau des quartiers, chose qui fait que parfois les citoyens sont livrés à eux-mêmes. Pour pallier cela, après l’adoption de cette loi, comme la création des circonscriptions administratives relève du domaine réglementaire, nous allons soumettre un décret au chef de l’État pour la création de quatorze (14) préfectures au niveau de la région administrative de Conakry.
Donc, désormais vous aurez un préfet à Kassa, un préfet à Kaloum, un préfet à Matam, à Dixinn ainsi de suite jusqu’à Kagbélen. Et ces préfets auront les mêmes attributions que les préfets de Coyah, de Kankan, de N’Zérékoré, de Labé et de Boké », a annoncé le ministre de l´Administration du territoire.
L’avantage de cette situation, selon Mory Condé, « c’est qu’aujourd’hui, lorsque les citoyens des quartiers par exemple de Cimenterie, Samatran ou de Keïtaya ont des problèmes de sécurité, il faut l’intervention du gouverneur de Kindia pour pouvoir mobiliser les services de sécurité afin d’intervenir. Parce que tout simplement les services techniques de l’État qui doivent disposer dans ces endroits sont placés sous l’autorité de tutelle. Donc, il y a une incohérence juridique entre la déconcentration et la décentralisation.
Pour palier cela, le code révisé des collectivités dispose que les communes disposent d’une autonomie de gestion administrative et financière. Donc, elles doivent créer les services propres à elles pour faire fonction du développement local de leurs collectivités. Et l’État également crée des services techniques déconcentrés qui sont placés sous l’autorité du représentant de l’État à travers le ministère de l’Administration du territoire»,a indiqué Mory Condé.
Mamadou Macka Diallo
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