La semaine dernière, trois pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) notamment le Mali, le Burkina Faso et le Niger, respectivement dirigés par des militaires ont décidé ‘‘souverainement » de se retirer de l’organisation sous régionale. Cette décision a été signifiée à l’institution panafricaine à travers un communiqué conjoint.
Cette décision fait suites aux différentes sanctions et prises de positions contre ces trois nations après les coups d´État qui ont été opérés respectivement par leur armée. Ce retrait continue de susciter des réactions dans le sphère diplomatique.
Après d’autres analystes de la géopolitique, c’est autour de Lansana Kouyaté, président du Parti de l’Espoir pour le Développement National (PEDN), de briser le silence. L´ancien diplomate au sein de la CEDEAO pointe du doigt le sommet de la CEDEAO qui s’est tenu en Guinée Bissau après la prise du pouvoir par les militaires des trois pays concernés.
« D’abord, je voudrais vous dire que dans le traité de la CEDEAO, ce qu’on appelle traité originel, il est permis à tout État membre de quitter en respectant une procédure. Si j’ai bonne mémoire, ça doit être entre les articles 89, 90 ou 91 je ne sais pas exactement mais je sais que ce traité a prévu pour tout membre qui veut quitter pour quelques raisons que ce soient, peut quitter à certaines conditions: que le désir de quitter soit notifié à l’époque au secrétariat exécutif devenu depuis lors président de la commission de la CEDEAO et le retrait prend effet après un an. Le secrétaire exécutif ou le président de la commission en informe les chefs d’États. Si après un an il n’y a pas de révision de la position par l’État, il quitte. Mais entre temps, avant que l’année après cette décision ne s’écoule, le pays doit respecter toutes les règles de la CEDEAO jusqu’après un an. Ça veut dire que les différentes obligations du pays, il doit y faire face pendant l’année qui s’écoule à partir de la notification », a expliqué Lansana Kouyaté.
L’ancien diplomate poursuit en ses propos : «
« C’est regrettable. Parce que, dit-il, la CEDEAO a besoin de ces pays. Ces pays ont besoin de la CEDEAO. Les effets ne se mesurent pas immédiatement. Mais quelque chose qui a amené les membres concepteurs, je veux dire ou les membres de la CEDEAO à créer cette organisation, c’est pour des raisons simples: de partager leurs atouts ensemble, d’aider à corriger les faiblesses qui les lient pour que ça soit une entité viable. Ce n’est pas pour des chefs d’États, c’est pour les peuples. Alors il est regrettable mais la faute à qui? Je crois que certains chefs d’États, je connais au moins un. Il a été vraiment très audible là dessus. Il a dit de ne pas prendre des sanctions prématurément contre les trois pays, c’est le président du Togo, le président, Faure Gnassingbé. Il l’a dit à satiété et il s’est donné le temps d’essayer de faire la médiation pour que ça n’aille pas dans tous les sens. Mais il faut reconnaître que le sommet de Bissau qui s’est opéré dès que ces pays ont eu ces difficultés, je crois que ça n’a pas été un bon tournant. Parce que là, ce qui n’était pas forcément prévu par la charte, c’est ce qui a été fait, c’est ça la vérité. La charte, pour le déploiement des troupes notamment quand on parle de troupes, on pense à l’ECOMOG (Brigade de Surveillance du Cessez-le-feu de la CEDEAO) bien sûr. Ils ont déclaré là-bas, on va envoyer des troupes avant même que les États major ne soient consultés. Même aux Nations Unies quand le conseil de sécurité doit décider de l’envoi d’une troupe ou de troupes il y’a d’abord des règles qui prévalent. J’ai rappelé tout ça pour conclure que le sommet de Bissau a été une sorte de déviation de la CEDEAO à propos de la procédure à mettre en place pour que ces problèmes des trois pays soient résolus de façon pacifique », a-t-il martelé.
Mamadou Macka Diallo
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