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DPJ, Chancellerie, bourse du travail…lundi de tous les enjeux pour la presse guinéenne

Conakry, Ce lundi, 19 février 2024, trois évènements dont les conclusions seront déterminantes pour la suite des pourparlers et autres actions entreprises dans le but de mettre un terme aux restrictions et autres privations de liberté infligées à certains médias et journalistes depuis maintenant plusieurs mois.

D’abord, les centrales syndicales à l’origine d’un préavis de grève ayant expiré en fin de semaine, se retrouvent en assemblée dans la matinée de lundi. Ces centrales entendent s’accorder autour d’une déclaration conjointe qui pourrait non seulement annoncer le dépôt d’un avis de grève, mais aussi appeler les travailleurs à un mot d’ordre. La semaine dernière, ces centrales ont exigé la libération du syndicaliste Sekou Jamal Pendessa comme préalable à toute négociation sur leurs différentes revendications. Une exigence à laquelle le gouvernement n’a pas encore accédé.

Secundo, les associations professionnelles de presse membres du comité de crise qui, depuis plusieurs mois, tentent d’obtenir un règlement pacifique de cette situation par le biais du dialogue avec les autorités qui semblent trainer les pas, sont conviées à une rencontre avec un membre influent du gouvernement. Il s’agit du ministre de la Justice, Charles Wright. En plus de l’emprisonnement du journaliste et syndicaliste Sékou Jamal Pendessa, le brouillage des ondes, le décrochage de certains groupes de presse et la restriction d’internet pourraient être au cœur de cette audience.

Troisièmement, Boubacar Sanso Barry, administrateur général du site d’information Ledjely.Com et célèbre chroniqueur à Djoma Médias, est attendu à la Direction de la Police Judicaire (DPJ). Dans une convocation qui lui a été adressée par la police judiciaire, celle-ci ne mentionne pas les raisons de sa comparution. Elle se borne à indiquer des raisons d’enquête. Des spécialistes dénoncent ainsi une première violation dans une autre affaire qui pourrait bien illustrer à elle seule, le climat difficile dans lequel les médias guinéens exercent.

Les conclusions de l’assemblée générale des syndicats à la bourse du travail, l’issue de la rencontre entre le ministre Charles Wright et les associations professionnelles de presse et la suite de l’audition de Boubacar Sanso Barry à la DPJ seront très attendues par le monde de la presse guinéenne, fatiguée de plusieurs mois de restrictions, d’emprisonnements et de précarité provoquée.

Ousmane Daikité

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