Tous les yeux sont rivés sur le CNT (Conseil National de la Transition) depuis maintenant près de deux ans, afin de présenter la version préliminaire du projet de la nouvelle constitution guinéenne.
Qui a rédigé cette constitution ? A-t-elle été discutée au sein du CNT ? Quelle procédure a été adoptée pour la rédaction de la constitution ? Voici tant de questions qui ont été posées par un des membres du bureau exécutif de l’UFR, Sékou Tidiane Conté.
Dans une interview exclusive accordée à notre rédaction ce samedi 4 Mai 2024, cet homme politique a également commenté des déclarations et promesses du président du CNT, Dr. Dansa Kourouma.
« Nous sommes dans une situation où certains se prennent trop au sérieux. Un président de l’assemblée, d’abord, est un président élu. Celui qui est là est le choix du CNRD pour diriger cette instance. Donc ce n’est pas le choix du peuple. Donc, quand vous vous adressez aux Guinéens, il faut faire preuve d’un peu d’humilité et de retenue, car vous ne parlez pas en leur nom, mais au nom d’un système que l’on veut normaliser. Il faut un peu d’humilité et moins d’arrogance. Si vous parlez de cette histoire de constitution, beaucoup de choses ont été promises. Normalement, on devrait lire la constitution et procéder au vote. Mais jusqu’à présent, personne ne connaît son contenu. Est-ce que la lecture a été faite au sein du CNT ? On ne sait pas. Quelle procédure a été adoptée pour écrire la constitution ? Tout se fait en catimini, en cachette. On ne peut pas imposer quelque chose aux Guinéens de cette manière. La constitution qui fait l’unanimité ici est celle de 2010, une très bonne constitution d’ailleurs, qui n’a pas été réellement une nouvelle constitution car elle a été révisée. On pourrait procéder de la même manière, mais chaque fois, on ne devrait pas penser que c’est la nouvelle constitution qui va développer la Guinée. On peut écrire mille fois le développement dans la constitution, mais si vous n’avez pas des hommes capables de respecter ses dispositions, cela ne servira à rien. Donc, la Guinée n’a pas un problème de constitution, mais un problème d’hommes. C’est un problème de leadership. La preuve, on a récemment modifié la constitution juste pour obtenir un troisième mandat. Donc, on ne peut pas écrire une constitution à l’image d’une personne ou pour enlever ou mettre une personne. Ce n’est pas cela le vrai travail qui doit être fait. Malheureusement, nous sommes dans un flou total, c’est dommage pour le pays.>>, a-t-il déploré avant de réitérer la position de l’UFR par rapport à l’élaboration de la nouvelle constitution.
<<Nous ne sommes pas en faveur de la nouvelle constitution. Pour nous, il aurait fallu réviser la constitution de 2010, car cette constitution ne souffre d’aucun problème. », a déclaré Sékou Tidiane Conté membre du bureau exécutif de l’Union des Forces Républicaines
Aboubacar Gomba Camara
