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Violation des lois par l’exécutif : « Nous avons des moyens de pression » (Me Mohamed Traoré)

Lors de son assemblée générale, le parti d’Aliou Bah (Mouvement Démocratique Libéral) a organisé une conférence ce samedi 4 mai 2024, à Nongo dans la commune de Ratoma (Conakry). Le conférencier, Maître Mohamed Traoré, conseiller au CNT, a exposé sur le thème : « Quelle constitution pour la Guinée ? » L’ancien bâtonnier de l’Ordre des Avocats a expliqué devant les militants et sympathisants du MoDeL qu’aucune constitution depuis 1990 n’a remis en question les droits et libertés.

Pour rappel, bien que ces termes retenus ont été consacrés dans les différentes constitutions et chartes guinéennes, des citoyens sont souvent privés de les exercer.

« Pratiquement aucune constitution depuis 1990 n’a remis en question les droits et les libertés. Pratiquement, les dispositions des différentes constitutions sont identiques sur cette question-là. Autrement dit, il n’y a aucune constitution dans laquelle les initiateurs ont eu par exemple le courage ou même dire nous nous mettons fin à tel droit, nous réduisons tel droit ou bien nous restreignons telle liberté, non. Les mêmes droits et les mêmes libertés ont été reconduits dans les différentes constitutions« , a rappelé Maître Mohamed Traoré. 

Plus loin, le conférencier a expliqué des moyens de pression auxquels les citoyens peuvent faire recours pour amener l’exécutif à respecter et à faire respecter les lois de la République. 

 » Nous citoyens, très souvent nous parlons de l’application de la loi mais très généralement quand ça ne nous concerne pas. Quand ça nous concerne nous ne parlons pas de l’application de la loi, on a l’impression d’être victime de l’injustice. Mais si nous avons un esprit civique, un esprit citoyen, nous avons nous-mêmes le devoir de faire en sorte que les pouvoirs qui nous gouvernent se soumettent eux-mêmes à la loi mais fassent respecter la loi aussi. Nous avons des moyens de pression. Alors c’est là je trouve une grande inquiétude. Par exemple, l’un des plus grands moyens de pression dont disposent des citoyens, ce sont les manifestations. Mais c’est en Guinée qu’on entend lorsque vous organisez des manifestations, on dit qu’on a envoyé les enfants d’autrui à l’abattoir. Je me suis même dit à un moment donné, pourquoi ne pas rompre avec cette hypocrisie qui consiste à consacrer la liberté de manifestations dans la constitution mais à faire tout pour que cette liberté ne s’exerce pas. Pourquoi est-ce qu’on va consacrer la liberté de manifester par exemple mais on en empêche l’exercice ? Je parie que la prochaine constitution reconnaîtra encore la liberté de manifestations avec malgré tout ce qu’on dit de cette liberté. Mais est-ce qu’on fera en sorte que cette liberté s’exerce bien sûr conformément à la loi ? 

En 2010, on avait prévu également ce qu’on appelle le droit de pétition. Les citoyens se réunissent pour faire une liste, une réclamation avec des signatures et soumettent à l’exécutif, ça c’est un moyen aussi pour les citoyens de s’exprimer. Ce dont on a besoin, c’est d’avoir un démocrate à la tête du pays« , at-il martelé. 

Mamadou Macka Diallo 

666 660 366

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