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Affaire Madifing Diané : Les réactions croisées des avocats

Le procès dans le dossier qui oppose l’UFDG à Madifing Diané s’est poursuivi ce jeudi 16 mai 2024 devant le tribunal correctionnel de Mafanco. Le prévenu s’est présenté à l’audience pour la deuxième fois depuis le début du procès. Les débats du jour ont essentiellement porté sur les exceptions soulevées par la défense. La présidente du tribunal, M’Balou Traoré, sur demande du ministère public, a renvoyé l’affaire au 30 mai prochain pour la continuation des débats. Elle devrait également rendre son délibéré sur les exceptions de la défense. À la sortie de l’audience, les avocats des deux camps ont répondu aux questions des journalistes.

Maître Salifou Béavogui estime que ces exceptions sont une façon pour la défense de fuir les débats.

« Aujourd’hui, les débats ont porté sur les prétendues exceptions et la question préjudicielle qu’ils ont soulevées. Ces questions-là, c’est de la dérobade, c’est une façon de fuir les débats, c’est un moyen par lequel un prévenu de mauvaise foi, par exemple, peut éviter d’être jugé sur le fond. Les faits que nous avons poursuivis sont très clairs. Il est question de diffamation, de dénonciation calomnieuse et de discrimination. Ces faits relèvent de la compétence du tribunal correctionnel. Nous avons donc demandé que la question préjudicielle, puisque nous ne sommes pas devant un juge constitutionnel, soit rejetée, et nous avons demandé que la prescription proposée soit rejetée. En ce qui concerne la prescription, les faits remontent à 2010 et la plainte a été déposée en 2024. Cependant, le 15 janvier 2024, sur une radio locale, les propos incriminés ont été tenus. Donc, le point de départ de la prescription est le 15 janvier 2024. De plus, l’UFDG a tout à fait le droit, l’intérêt, la qualité et la capacité de venir en justice pour défendre certains dossiers historiques. Il faudrait que le prévenu nous explique comment l’UFDG aurait disposé d’une machine, comment elle aurait fraudé les élections, comment elle aurait manipulé les cartes d’électeurs. Nous pensons que toutes ces affirmations sont sans fondement. Ce sont des propos qui ternissent l’image de ce grand parti qui s’est battu depuis plusieurs années pour l’ancrage de la démocratie dans notre pays. Nous allons nous battre, nous irons au fond, il faut que justice soit rendue. Il n’a aucune possibilité de nous échapper », a déclaré Maître Salifou Béavogui, avant d’annoncer qu’à l’audience du 30 mai prochain, Docteur Fodé Oussou Fofana, représentant de l’UFDG, sera présent pour fournir « des explications beaucoup plus plausibles afin de convaincre le tribunal ».

De son côté, Maître Sékou Kè Touré, de la défense de Madifing Diané, assure qu’ils sont prêts à justifier les propos tenus publiquement par leur client à l’encontre de l’UFDG.

« Dans cette affaire, nous avons soulevé des exceptions. Il revenait à la partie adverse de répondre à ces exceptions que nous avons soulevées il y a plus d’un mois. C’est aujourd’hui que la partie adverse a répondu à ces exceptions. Le tribunal a donc renvoyé cette affaire à une date ultérieure, le temps de se prononcer sur les exceptions qui ont été soulevées avant de continuer les débats. Donc, au stade où nous en sommes, les débats au fond n’ont même pas été abordés. Nous sommes prêts à justifier le fait que notre client ait déclaré publiquement que le président de l’UFDG, lors des élections de 2010, avec 43% des voix, aurait bénéficié de fraude. Nous travaillons sur cette affaire chaque jour depuis qu’elle a été portée devant le tribunal. Les débats porteront là-dessus. Les débats porteront également sur les propos de mon client concernant la prétendue machine utilisée par l’UFDG pour frauder les élections », a expliqué Maître Sékou Kè Touré.

Il est à rappeler que l’ancien gouverneur de la région administrative de Labé est poursuivi pour des faits de diffamation, discrimination, abus d’autorité et dénonciation calomnieuse.

Mamadou Macka Diallo 666 660 366

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