Dans une interview accordée à France24 le mercredi, 06 juin 2024, le président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) en exil il y a plusieurs mois a donné son avis sur les relations entre l’occident et les pays en transition en Afrique de l’Ouest particulièrement la Guinée. Cellou Dalein souligne que l’occident est moins porté aujourd’hui vers la promotion et la défense des valeurs.
« Je pense que, l’occident, on note qu’il est moins porté aujourd’hui vers la promotion et la défense des valeurs de démocratie, des libertés que par les guerres d’influences et les intérêts économiques nationaux. Çà, il faut le dire. Pendant longtemps un coup d’État était condamné, la coopération économique était réduite à son minimum lorsqu’elle n’était pas suspendue jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Et nous pensons que même les violations flagrantes des droits de l’homme. On a eu une cinquantaine des jeunes qui ont été abattus à bout portant dans les rues alors que ceux-ci manifestaient. Pour certains, pour le délestage électrique et d’autres pour exiger justement le respect des dispositions de la charte. Mais on n’a pas senti des condamnations ou d’exigences de justice auxquelles on était habitué il y a quelques années. Donc, on considère que l’occident ménage cette junte-là pour des raisons qu’on arrive pas à expliquer. Et non pas la junte en tant que telle mais l’occident condamne moins les mauvaises pratiques qu’elle a toujours condamné dans ses attitudes avec les pays africains. On n’en sent pas un attachement comme c’est fut par le passé de la France au respect de certaines valeurs qui lui ont été très chères, les droits humains, les libertés fondamentales. Aujourd’hui la presse est complètement muselée. On a assisté il y a une semaine au retrait des agréments des principales radios et télévisions du pays par la junte sous prétexte qu’il y a un risque sur la sécurité nationale. On avait assisté à la coupure d’internet, au retrait de ces radios-là des bouquets de diffusion sous prétexte que l’intégrité du territoire était menacée, l’unité de la nation alors qu’il s’agit juste de faire taire les voix dissonantes qui étaient très critiques pour la gouvernance de la junte et qui dénonçaient les corruptions et l’enrichissement effréné des dirigeants du pays actuellement », a dénoncé Cellou Dalein Diallo.
Pour lui, à voir toutes les multiples violations des droits humains et la liberté d’expression la Guinée est une « dictature ».
« Absolument, elle est une dictature. La liberté de la presse est malmenée, la corruption est une réalité que tout le monde vit, les libertés fondamentales ne sont plus respectées. La junte avait brandit la promotion de la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption pour mettre en place une juridiction d’exception mais en réalité on se rend compte que cette juridiction aujourd’hui poursuit les leaders politiques. C’est un instrument d’épuration politique et de chasse aux sorcières sans que des éléments pertinents ne soient effectivement opposés à ces leaders politiques. « , a-t-il déploré.
Mamadou Macka Diallo
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