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Me Pépé Antoine à Me Alseny Aïssata Diallo : « Vous le mettez ici aujourd’hui, il sera incapable de vous dire le nom du client qu’il défend »

Lors de sa plaidoirie de ce mardi 11 juin 2024 dans le procès des événements du 28 septembre 2009, maître Pépé Antoine Lama, un des avocats du capitaine Moussa Dadis Camara, s’est attaqué aux avocats des parties civiles. Sur le cas spécifique de maître Alseny Aïssata Diallo, Me Pépé Antoine Lama n’a pas hésité à le discréditer en affirmant qu’il serait incapable de citer le nom de la personne qu’il défend devant le tribunal.

À l’entame, l’avocat de Dadis a souligné que les avocats des parties civiles ont apostrophé son client avant d’expliquer sa responsabilité :

« Pour expliquer la responsabilité pénale du capitaine Moussa Dadis Camara, les confrères d’en face ont, après avoir usurpé les fonctions du ministère public, apostrophé notre client, tenté vainement de justifier la responsabilité pénale de cet grand homme de l’Afrique et du monde à travers des déductions, des suppositions, des imaginations, bref des discours aux allures des jeux du hasard », a-t-il souligné avant de poursuivre.

« À travers des discours contradictoires, incongrus, incomplets attentatoires à la langue de Molière, certains ont semé doute, confusion et même tâtonnement dans la discussion des infractions et la définition de la responsabilité du président Moussa Dadis Camara. L’un d’entre eux, en l’occurrence maître Alseny Aïssata Diallo, est allé plus loin jusqu’à plaider en lieu et place des valeureux conseils du commandant Aboubacar Toumba Diakité. Quelle faute professionnelle! Quel cinéma? », s’est-il interrogé.

Poursuivant, Me Pépé Antoine Lama s’est attaqué verbalement à maître Alseny Aïssata Diallo :« À l’entame de ce dossier, nous avions posé un problème qui a échappé au tribunal. Nous avions dit qu’il fallait demander à tous les avocats qui s’étaient précipités de se regrouper au sein des parties civiles de dire chacun le nom de la personne qu’il défend. Nous avions posé ce problème et effectivement, maître Alseny Aïssata, vous le mettez ici aujourd’hui, il sera incapable de vous dire le nom du client qu’il défend. Il ne pourra pas vous citer la personne qu’il défend dans ce dossier. Il n’est ni du groupe de maître Alpha Amadou DS Bah, ni du groupe de maître Hamidou Barry. Il est venu parce qu’il voulait venir. Donc, c’est tout à fait normal qu’il vienne semer le désordre dans le groupe des parties civiles, qu’il vienne prendre les contrepieds des plaidoiries même si je ne le partage pas », dit-il.

Face à cette situation, Me Pépé Antoine Lama a attiré l’attention du tribunal :« Comment vous trouvez cela? Il y a quelle logique dans ça, monsieur le président, face à cette situation. Vos prédécesseurs viennent plaider la responsabilité pénale de certains accusés pour ne pas dire tous et vous, vous venez plaider l’acquittement d’un accusé. Il y a quel sérieux dans ça? C’est la preuve, monsieur le président, qu’eux-mêmes ne sont pas convaincus de la responsabilité pénale de ceux qui sont là et spécialement du capitaine Moussa Dadis Camara. Ces détails doivent vous intéresser quand vous allez entrer dans le secret de votre délibération », a-t-il formulé.

Aliou Diaguissa Sow

Tel: 627 51 44 41

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