L’atelier de restitution du rapport provisoire de l’évaluation des partis politiques en République de Guinée a débuté ce jeudi 18 juillet 2024 à Conakry et durera trois jours. Cette évaluation, réalisée à Conakry et dans les trente-trois (33) préfectures, a permis de rencontrer 558 représentations politiques sur l’ensemble du territoire national, dont 122 sièges nationaux.
Au cours de l’atelier, les résultats provisoires ont été remis aux partis politiques afin qu’ils puissent formuler des observations. Toutefois, trois partis politiques n’ont pas reçu le certificat d’évaluation en raison de divers problèmes, tandis que dix-sept (17) partis, dont le RPG, n’ont pas répondu à l’appel.
Dans son discours, le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Ibrahima Kalil Condé, a rappelé le contexte de la création des partis politiques, souvent marquée par le copinage. Il a également expliqué les raisons ayant conduit le département à procéder à cette évaluation.
« Depuis plus de trente (30) ans, l’espace politique a connu des mutations au gré des changements de situations et de contexte sans tenir compte du cadre juridique existant. Les créations de partis politiques se faisaient par copinage, comme des entreprises privées et personnelles. Les alliances politiques électoralistes sont devenues des groupements normaux, et la violence est devenue le compagnon de certaines associations politiques. Les partis politiques, au lieu d’être des forces de proposition et des instruments de participation à la gestion de la vie de la nation, se sont transformés en instruments de propagande et de repli identitaire ethnique. Aucune démocratie, aucun État de droit ne saurait se construire dans un tel environnement. C’est pourquoi nous devons tous accepter d’assainir notre échiquier politique afin de consolider nos acquis démocratiques et de solidifier l’État de droit dans notre pays », a déclaré Ibrahima Kalil Condé.
Concernant l’évaluation des partis politiques, le ministre a souligné que la loi sera appliquée avec rigueur.
« L’opération d’identification et de collecte des données réalisée en juin-juillet 2024 nous a permis de lancer et de réaliser l’évaluation des partis politiques à Conakry et dans les trente-trois (33) préfectures sur une durée de vingt (20) jours. Cette activité a abouti à des résultats provisoires que les services techniques vous présenteront au cours de cette session. C’est un moment d’une importance capitale, et je requiers de votre part une attention particulière pour qu’à l’issue de ces trois jours de concertation, nous ayons un paysage politique assaini et consensuel. Les partis politiques évalués recevront des certificats, et une base de données fiable et informatisée sera désormais constituée au sein du ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation.
Pour renforcer la gouvernance des partis politiques légalement constitués, la traçabilité de leurs activités sera assurée par les moyens des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Aucun parti politique ne sera laissé pour compte, mais la loi s’appliquera avec rigueur. C’est aussi l’un des aspects importants de la refondation. Le chemin est long, et nous allons le parcourir ensemble, chers membres des partis politiques. Les partis politiques qui ne sont pas en règle recevront des notifications, et les partis non identifiés seront traités conformément aux dispositions de la Charte des Partis politiques en vigueur », a-t-il indiqué.
Selon le ministre, l’évaluation deviendra désormais le mode de gestion et de contrôle des partis politiques.
Mamadou Macka Diallo
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