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Le gouvernement Bah Oury refuse-t-il d’autoriser la création de nouveaux médias privés ?

A l’occasion d’une récente conférence de presse, le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, a été interpellé à propos des projets de création de médias audiovisuels dont les promoteurs ne savent plus à quel saint se vouer. Des demandes d’agréement qui trainent entre le ministère de l’Information et un circuit administratif grippé. Même s’il a un avis personnel sur le sujet, le porte-parole du gouvernement précise d’entrée qu’ «il n’y a pas d’interdiction» de signer de nouveaux agréments faite au ministre de l’Information ou à n’importe qu’elle autre autorité.   

Plus loin, accusant un processus administratif dont il avoue la lenteur, Ousmane Gaoual Diallo explique cette situation qui s’apparente à un blocage. «Non, il n’y a pas d’interdiction d’agrément. Il y a un procès. De façon générale, la plupart des arrêtés ministériels connaissent des retards parce qu’on est en train de digitaliser beaucoup le processus, comme vous le savez. Et quand on dit digitaliser, cela veut dire que les mécanismes de validation changent. Quand moi je saisis un arrêté, je le valide et il va dans le contrôle juridique du secrétariat général du gouvernement.

Après il y a le contrôle administratif, à la Primature, à la Présidence et ça revient dans le même circuit. Et quand il y a des erreurs, ça revient encore au conseiller juridique du département pour introduire les données, ressaisir etc. Et avec le changement de gouvernement, beaucoup de process qui étaient en suspens ont été ramenés à la phase initiale», déclare le ministre porte-parole du gouvernement.

Selon Ousmane Gaoual Diallo, il n’y a pas que des arrêtés de ce types qui sont affectés. Il y aurait même des actes de nomination. Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement ne cache pas son avis personnel. «Moi je suis plutôt favorable à une simplification de ces autorisations administratives et à une rigueur dans l’exercice. Il ne faut pas qu’on soit rigoureux seulement dans l’attribution et après on laisse chacun faire ce qu’il veut», dit-il. Une position largement partagée qui éviterait au CNRD et au gouvernement Bah Oury de passer pour un régime hostile à l’émergence de médias audiovisuels privés responsables.

Accusé d’être réfractaire à la liberté d’expression et de piétiner la liberté de la presse, le gouvernement Bah Oury a toujours nié. Reste à savoir si la situation de ces demandes d’agréement en souffrance au ministère de l’Information et de la Communication peut intéresser les autorités au plus haut niveau. En attendant, les demandeurs n’ont de choix que de prendre leur mal en patience.

Ousmane Diakité

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