Le président du Conseil national de la transition (CNT), Dr Dansa Kourouma, a animé une conférence de presse ce mercredi 7 août 2024 à Conakry. Devant les médias, Dr Dansa Kourouma a présenté l’avant-projet de la nouvelle constitution, rendu public le 29 juillet dernier, et a répondu aux questions des journalistes.
Une question importante qui préoccupe de nombreux observateurs guinéens concerne la possibilité pour les membres des organes de la transition, notamment ceux du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), de se porter candidats aux prochaines élections. Ces élections mettront fin à la transition en cours si l’avant-projet de la nouvelle constitution est adopté. Sur ce point précis, Dr Dansa Kourouma est resté évasif.
« La constitution est une loi au même titre que les autres lois. Le principe classique qui caractérise la loi, c’est qu’elle est impersonnelle et générale. Dès que la loi personnalise, elle cesse d’être une loi », a déclaré Dr Dansa Kourouma avant de fournir des explications sur la prévention des coups d’État.
« Toutes les formes de coups d’État ont été encadrées dans la nouvelle constitution. Donc, la candidature de Paul ou de Pierre n’est pas un moyen de prévention des coups d’État. La prévention des coups d’État, c’est la possibilité donnée aux citoyens de s’opposer à toute forme de prise de pouvoir, toute forme de maintien au pouvoir et toute forme de transmission inconstitutionnelle du pouvoir. Lisez notre constitution depuis son préambule jusqu’au dernier article. Vous verrez à plusieurs endroits où les citoyens sont appelés à défendre la constitution et à préserver l’ordre constitutionnel par l’exercice de tous les moyens légaux définis par la constitution. C’est une autre manière de défendre contre les coups d’État. Une autre manière de défendre contre les coups d’État, c’est de faire des citoyens de notre pays les gardiens de la constitution. Je veux dire que les juristes guinéens qui interprètent la disposition relative au référendum législatif comme une habilitation juridique expresse du président de changer la constitution« , a-t-il expliqué.
Le président du CNT a également souligné que la constitution ne personnalise et n’individualise pas.
» La constitution, ce n’est pas une sorte de lexique d’exclusion. La constitution établit une règle générale intemporelle qui résiste au temps et à la tentation des hommes. La constitution ne personnalise pas, elle n’individualise pas. Aucune constitution dans le monde ou dans un pays en transition n’a énuméré une liste de personnes qui peuvent ou qui ne peuvent pas être candidats, ce n’est pas la constitution qui le fait, ce n’est pas son travail « , at-il indiqué .
Mamadou Macka Diallo
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