Le président de l’Assemblée nationale a longuement dénoncé, en début de semaine, la corruption à laquelle se livre l’élite guinéenne dans le secteur de l’éducation. Il s’agit, selon lui, du gonflement sur papier du nombre d’étudiants dans les institutions d’enseignements supérieurs publiques et privées du pays pour pouvoir accéder à l’argent de l’État.
« En ce qui concerne les universités privées, si vous vous souvenez, j’ai dénoncé les universités privées ici pendant la huitième législature. Qu’est-ce qu’on a constaté ? On annonçait quarante mille étudiants dans le secteur des universités privées. Après la biométrie on a trouvé vingt un mille mais au nombre des quarante mille elles avaient consommé plus de mille deux cents milliards de francs guinéens en cinq ans. Les Université publiques même on parlait de soixante-dix ou de soixante-quinze mille étudiants. Il n’y avait en réalité que trente-sept mille. Des pratiques comme pour la médecine, je crois c’étaient dix-sept millions de bourses par étudiant en médecine. Quand on dit j’ai mille étudiants, il y avait dix-sept milliards de francs guinéens. Vérification faite, il y aura peut-être cent ou deux cents au maximum. Mais ils recevaient le paiement. Ça s’était dans les Universités privées et publiques. Que ça soit de telle pratique par l’élite, la couche intellectuelle du pays qui a créé cette manne financière depuis les ministères jusqu’aux fondateurs. Et à voir de plus près 2016-2017, il y a eu seize mille étudiants sortis de nos Universités il n’y avait que cent cinq qui avaient fait mathématiques. Insuffisants pour les écoles d’une seule commune de Conakry. Il se trouve des Sociologues, des hommes de Droit, de ceci ou de cela qui ne peuvent même pas se nourrir. Donc prendre l’argent de l’État pour former des chômeurs. Et l’État a bien fait de ne plus donner de bourses qu’aux profils de développement. Et surtout plus dans les Universités privées. Je crois que beaucoup d’entre elles sont en train de se transformer en école professionnelle, très bientôt. Comme par hasard la Guinée a la même superficie et la même population que la Géorgie aux Etats-Unis qui n’a que quarante-huit établissements d’études supérieures, tout genre confondu. Conakry seule a plus de soixante », a dénoncé l’honorable Amadou Damaro Camara, président de l’Assemblée nationale visiblement déçu.
Djély Mamadou KOUYATÉ