Le président de l’UGDD, Pépé Francis Haba, le coordinateur du Mouvement MPPD (Messagers du Peuple pour la Paix et le Développement), Simon Pierre Camara, ainsi que quatre autres personnes ont été entendus devant le tribunal correctionnel de Dixinn pour « atteinte et menace à la sécurité publique ». Lors de leur audition, tous les prévenus ont rejeté en bloc les accusations portées contre eux. Après les auditions de ce mardi 13 août 2024, le tribunal a renvoyé l’affaire au 20 août prochain pour la confrontation et la discussion des pièces à conviction.
À la sortie de la salle d’audience, l’avocat de la défense, Maître Daniel Haba, a d’abord rappelé que la décision du tribunal de renvoyer l’affaire était conforme au droit, tout en critiquant l’attitude du parquet. Selon lui, le parquet a retenu une partie des pièces du dossier. Le conseil des prévenus souligne que le parquet aurait dû communiquer l’intégralité du dossier à la défense, ce qui n’a pas été fait.
« Nous venons de terminer la phase des auditions, le tribunal a renvoyé la cause pour discuter sur les preuves et éventuellement entamer le volet des confrontations, ce qui est de droit. Mais seulement ce qu’on doit regretter dedans, c’est que le parquet qui devrait normalement communiquer l’ensemble du dossier à la défense puisqu’il s’agit d’une procédure prise en flagrant délit qui s’abstient de le faire. On ne sait pas pour quelle raison le ministère public a gardé une partie des pièces du dossier. Notamment les audios qui sont contenus dans une clé USB qu’ils sont en train de prétendre et aussi l’exploitation des téléphones. Ce qu’insinue derrière ces différents renvois, c’est parce qu’on veut continuer à les (ses clients) garder. En réalité, c’est un dossier vide. Tantôt, on est dans la cybercriminalité, tantôt, on parle de requalification et ma foi je ne sais pas véritablement quel est le but que cherche le ministère public dans ce dossier. Alors une fois encore je le réitère, le ministère public requiert à charge et à décharge. On est pas obligé, s’il n’existe pas dans ce dossier des éléments pouvant permettre d’asseoir la conviction du tribunal de poursuivre à charge. Alors, nous nous en remettons certes à la sagesse du tribunal parce que c’est du droit c’est qu’il a dit. J’avais souhaité que le tribunal ordonne la mise en liberté de nos clients nonobstant la continuation de la procédure, ce qui n’a pas été fait. Donc, on accepte le principe et nous allons voir la semaine à venir qu’est-ce qui donnera l’issue », a expliqué maître Daniel Haba.
Mamadou Macka Diallo
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