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Affaire Pépé Francis Haba et Cie : Le ministère public requiert des peines d’un à trois ans d’emprisonnement

L’audience dans l’affaire impliquant Pépé Francis Haba, président de l’UGDD, Simon Pierre Camara, coordinateur du mouvement MPPD, et quatre (4) autres prévenus poursuivis pour « atteinte et menace à la sécurité publique » s’est poursuivie avec les réquisitions du ministère public et les plaidoiries des avocats de la défense. Tout au long des débats, les prévenus ont fermement nié les accusations portées contre eux.

Lors de ses réquisitions, le représentant du ministère public, Lamine Touré, a accusé les prévenus, notamment à travers le mouvement MPPD, d’avoir organisé des réunions en vue de manifester leur soutien au Capitaine Moussa Dadis Camara et à certains autres accusés, le jour du verdict du procès des événements du 28 septembre. Selon le ministère public, des propos répréhensibles par la loi auraient été tenus lors de l’une de ces réunions, qui s’est déroulée à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia.

Un autre point soulevé par le représentant du ministère public est le message envoyé par Bienvenu Théa sur l’une des plateformes WhatsApp du mouvement MPPD, suite à l’arrestation de Simon Pierre Camara. Ce message appelait à une réunion au siège de l’UGDD à Lambanyi, prévue pour le 28 juillet 2024, mais qui n’a finalement pas eu lieu. Selon Lamine Touré, des messages incitant à la violence et troublant l’ordre public ont été diffusés sur ces plateformes.

Dans ce dossier, Lamine Touré a demandé au tribunal de déclarer Pépé Francis Haba, Pierre Konomou, Joseph Maomou et Ange Kolomou coupables de « complicité d’atteinte et de menace à la sécurité publique », suite à une requalification des faits. Ces accusations sont prévues et punies par les articles 31 et 32 du Code pénal. Le ministère public a également requis que Simon Pierre Camara et Bienvenu Théa, respectivement coordinateur et adjoint du mouvement MPPD, soient reconnus coupables d’atteinte et de menace à la sécurité publique.

Le procureur a demandé que Pépé Francis Haba, Joseph Maomou, Pierre Konomou et Ange Kolomou soient condamnés à un an et six mois d’emprisonnement, tandis que Simon Pierre Camara et Bienvenu Théa devraient être condamnés à trois ans de prison. Il a également requis que les prévenus soient condamnés solidairement à une amende de 20 millions de francs guinéens.

En outre, Lamine Touré a demandé au tribunal d’interdire aux prévenus de participer à la vie associative et politique pendant trois ans, ainsi que de confisquer les téléphones utilisés pour commettre les infractions poursuivies. Il a également proposé que la condamnation des prévenus soit publiée dans le journal officiel (RTG) et dans d’autres organes de presse.

Après ces réquisitions, maître Daniel Haba, avocat de la défense, a pris la parole pour plaider en faveur de ses clients. Il a souligné que le ministère public avait enfreint la loi lors de l’arrestation des prévenus, ces derniers n’ayant reçu ni convocation ni mandat d’arrêt. L’avocat a qualifié le dossier de « vide » et a invité le tribunal à rejeter la requalification des faits opérée par le ministère public.

Le conseil de la défense a demandé au tribunal, en application de l’article 533 du Code pénal, de statuer sur-le-champ et de rejeter les réquisitions du parquet, estimant que les infractions ne sont pas constituées. Il a sollicité le renvoi de ses clients des fins de la poursuite.

Le juge Lansana Keïta a mis l’affaire en délibéré et la décision sera rendue le 5 septembre 2024.

Mamadou Macka Diallo 666 660 366

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