La sortie du Procureur autour de la question de détournement du montant astronomique de 200 milliards, a créé à notre niveau plus de doutes et d’inquiétudes que d’espoir pour des enquêtes pouvant permettre de tirer au clair cette affaire rocambolesque.
En effet, le procureur, en parlant de deux (2) alternatives (enquêter soit sur le détournement de fonds publics ou sur la diffamation) dans son communiqué, nous donne l’impression d’une certaine volonté à peine voilée d’emboîter le pas du gouvernement dans son soutien inédit à Mme la ministre et maintenir au silence tous ceux qui veulent se prononcer sur cette affaire.
Nous estimons que si le procureur avait dit que l’enquête sera ouverte sur les prétendus détournement de fonds publics, sans se focaliser sur la question d’éventuelles diffamations, aurait mieux rassuré sur la volonté de la justice d’établir les faits, accompagner la lutte annoncée contre la corruption et surtout affirmer son caractère équitable.
Ainsi, au cas où les faits n’auraient pas été établis, la ministre à ce point de responsabilité nationale n’a nullement besoin d’un guide pour défendre son droit, comme si c’était un aveugle de circonstance dans le besoin de tenir sa canne pour le protéger.
En conséquence, nous estimons que l’enquête qui sera ouverte par le procureur au titre de ce communiqué s’annonce plutôt avec peu d’espoir. Pour ce faire, nous demandons à l’Agence Nationale de la Lutte contre la Corruption, à l’Assemblée Nationale pour prouver qu’elle n’est pas cette caisse de résonnance qu’on la taxe à tort ou à raison, à l’Inspection Générale des Finances Publiques et tout ceux qui aspirent à la lutte contre la corruption comme moyens efficaces de promotion de la gouvernance, de se mettre en branle pour tirer au clair cette affaire.
Abdoul Sacko
President du Conseil Régional des Organisations de la Société Civile de Conakry
Coordinateur Général du Réseau COJELPAID