En 2009, plusieurs acteurs socio-politiques se sont engagés au sein des Forces Vives pour barrer la route à toute éventuelle candidature du président de la transition d’alors en l’occurrence, Capitaine Moussa Dadis Camara. Certains acteurs qui ont participé à cette lutte font partie de ceux qui font aujourd’hui la promotion du CNRD l’organe central de la transition en cours dirigé par le Général Mamadi Doumbouya. Il faut souligner aussi que même si le Général Doumbouya ne s’est pour le moment pas prononcé, des membres du gouvernement et autres mouvements de soutien ne cachent pas leur souhait de voir le Général de Corps d’Armées se porter candidat à la prochaine présidentielle. En marge de l’assemblée générale du RPG arc-en-ciel ce samedi,12 octobre 2024 à Conakry, un cadre du parti a fustigé cette démarche. Il dit avoir de la pitié pour ceux-ci.
« J’ai un sentiment de pitié à l’égard d’une certaine catégorie de Guinéens. Ces Guinéens saints de corps et d’esprits qui s’étaient battus contre le Capitaine Moussa Dadis Camara parce qu’ils estimaient que le Capitaine Dadis est arrivé au pouvoir suite à un coup d’Etat. Nous nous souvenons que ce coup d’Etat est intervenu quand le feu président Lansana Conté est décédé. La pitié que j’éprouve aujourd’hui à l’endroit de ces Guinéens, c’est le fait qu’ils s’étaient battus corps et âmes contre le président Dadis et font partie aujourd’hui de ceux qui font la promotion du CNRD. Est-ce que nous pouvons comprendre ça ? J’ai pitié de cette catégorie de Guinéens. Parce qu’un homme ce sont les principes. Capitaine Moussa Dadis Camara est un Guinéen, il a appartenu à l’armée guinéenne, il est resté capitaine. Quand il a pris le pouvoir comme ce n’était pas de façon constitutionnelle tous les Guinéens se sont levés pour se battre, quand il a voulu se présenter pour briguer la magistrature suprême », a déploré Aboubacar Demba Dansoko tout en ajoutant que cette catégorie se contredit.
« Aujourd’hui, je suis écœuré et franchement sidéré de voir que les mêmes Guinéens en tout cas une frange importante est en train aujourd’hui de se contredire. Si on est contre la dictature, on est contre la dictature. Si on est contre les coups d’État même sans effusion de sang on est contre les coups d’État. Si on est contre les militaires au pouvoir on est contre les militaires au pouvoir. Mais les raisonnements par circonstances ne sont pas le propre des hommes d’Etat, des citoyens conscients. Dans les conditions normales nous devons être en accord avec nous-mêmes. Malheureusement, ce n’est pas le cas de bon nombre de Guinéens et je déplore cet état de fait. Surtout sachant que dans cette lutte pour la restauration de la démocratie, beaucoup de concitoyens ont fait les frais. Si ceux qui avaient participé à cette lutte se trouvent aujourd’hui en train de faire la promotion d’une chose pire que le régime de Dadis, ils doivent savoir que tous les Guinéens les observent. Nous les connaissons où ils sont et nous savons ce qu’ils sont en trains de faire. Désormais nous savons qui ils sont, c’est extrêmement important d’en prendre compte », a-t-il martelé.
Mamadou Macka Diallo
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