Au cœur du lancement de la saison touristique de Dalaba, l’ancienne maison de Miriam Makeba s’est imposée comme un point de convergence entre histoire et renaissance. Construite en 1970 sur les hauteurs de cette ville emblématique, la demeure, bien que délabrée, continue de témoigner de la présence marquante de l’artiste sud-africaine en Guinée. Avec ses trois chambres, sa cuisine, son grand salon circulaire et sa véranda en forme de coude, cette case a été un lieu de repos pour Miriam Makeba, mais aussi un espace de rencontre et d’échanges.
La maison, aujourd’hui dégradée par le temps qui passe et par des actes de vandalisme, a perdu de son éclat apparent. Les visiteurs peuvent encore sentir l’empreinte de l’artiste, mais l’abandon des lieux en a terni l’authenticité. C’est pourquoi la visite de la petite-fille de Miriam Makeba, accompagnée d’une délégation de l’ambassade sud-africaine, a suscité beaucoup d’émotion. Elle a promis de collaborer avec les autorités locales pour restaurer cette maison emblématique. Dans un discours empreint de nostalgie et de détermination, elle a déclaré : « Maman Africa est encore ici, son esprit habite ces lieux. Je veux que cette maison redevienne un sanctuaire pour sa mémoire et un lieu de recueil pour les jeunes et les artistes».
Cette promesse de rénovation s’inscrit dans une démarche concertée avec le ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, dirigé par Moussa Moïse Sylla et l’Office national du tourisme sous la direction de Kadé Camara. L’objectif est de restaurer la maison dans son état d’origine, mais aussi de l’ouvrir au public comme un espace culturel, un lieu de mémoire qui, chaque année, attirerait des visiteurs désireux de renouer avec l’héritage de Miriam Makeba.
Au-delà de la simple restauration, la date du 09 novembre (jour anniversaire de la disparition de Miriam Makeba) pourrait devenir un rendez-vous annuel pour les habitants de Dalaba et pour tous ceux qui honorent l’artiste. Cette journée symbolique serait l’occasion de festivités culturelles et d’événements qui, tout en rendant hommage à Maman Africa, mettraient en valeur le patrimoine de la région.
La saison touristique de Dalaba se révèle ainsi comme un moment de réappropriation de l’histoire, où la mémoire de Miriam Makeba incarne l’esprit de renouveau et de transmission. La restauration de sa maison pourrait devenir le pivot d’une dynamique touristique et culturelle tout en honorant une légende de la musique africaine.
Thierno Amadou Diallo