Un an après le coup d’État ayant porté le Général Brice Oligui Nguema au pouvoir, les Gabonais se rendent ce samedi 16 novembre 2024 aux urnes pour un référendum constitutionnel. Ce scrutin, présenté comme une étape décisive vers le retour à l’ordre constitutionnel, suscite à la fois espoir et controverse.
La nouvelle constitution proposée introduit des réformes majeures : limitation du mandat présidentiel à sept ans renouvelable une seule fois, suppression du poste de Premier ministre, et d’autres changements structurants. Selon les autorités, ce texte résulte des recommandations issues du dialogue national d’avril dernier. Cependant, une partie de la classe politique critique une démarche qu’elle juge précipitée et insuffisamment inclusive.
Ce référendum marque un moment crucial pour le Gabon, qui affiche une volonté de réformes rapides et structurées, en contraste avec d’autres pays d’Afrique où les transitions post-coup d’État s’enlisent.
À l’inverse, la Guinée peine à avancer dans sa transition politique amorcée après le coup d’État du 5 septembre 2021. Le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), dirigé par le Général Mamadi Doumbouya, avait promis de restaurer l’ordre constitutionnel en 24 mois, conformément à un accord signé avec la CEDEAO en octobre 2022. Cependant, ces engagements sont loin d’être tenus.
Alors que la fin de l’année approche, seules des promesses incertaines d’un référendum constitutionnel persistent. Les autorités évoquent une prolongation de la transition, ce qui alimente les tensions. Les Forces Vives de Guinée, un regroupement d’acteurs politiques et sociaux, dénoncent ces retards et appellent à des mobilisations pour exiger une transition civile immédiate et le respect des délais convenus.
Les trajectoires divergentes du Gabon et de la Guinée soulignent deux approches de la gestion post-coup d’État en Afrique. Libreville avance rapidement vers des réformes institutionnelles, tandis que Conakry s’enlise dans des promesses non tenues.
Ces évolutions posent la question de la capacité des régimes militaires à répondre aux attentes des populations et à poser les bases d’une gouvernance démocratique. Alors que le Gabon attend l’issue de son référendum, la Guinée fait face à une montée des tensions et des exigences croissantes pour une transition inclusive et crédible.
Aboubacar Moussa Camara 622 42 41 87