Le développement de la Guinée passera-t-il par le simple fait de son statut de grand pays producteur de bauxite ? De plus en plus de spécialistes donnent leurs avis éclairés. Beaucoup estiment que la voie du salut passe plutôt par une volonté d’appliquer les lois guinéennes notamment celles régissant le secteur minier, les conventions dans lesquelles il y a des dispositions qui permettent de capter des revenus, de capter des ressources pour qu’une partie des ressources reste en Guinée.
Une préoccupation visiblement partagée par la chambre des mines de Guinée (CMG). Du moins, ce qui se dégage de la communication de son président du conseil d’administration. Raison pour laquelle, Ismaël Diakité, en dépit de son statut de minier connu et reconnu, préfère pour la circonstance son manteau de citoyen pour lancer « un cri du cœur ».
Pour M. Diakité, « aujourd’hui, la réalité est qu’il y a une ruée sur la bauxite. C’est-à-dire, on pense que c’est par la croissance de la production qu’on va générer la croissance de l’économie guinéenne. Qu’on va générer la croissance des revenus des ménages. Alors que ce n’est ni le volume ni la quantité ni la qualité qui vont permettre à la Guinée d’avoir des ressources fiables, durables dans le temps pour que la pauvreté quitte notre pays. Les pays qui se sont lancés dans la production à outrance des produits miniers, donc des ressources non renouvelables n’ont jamais atteint le niveau qu’ils ont souhaité dans la lutte contre la pauvreté de leurs populations… Ce qui compte, c’est la qualité, la compétitivité et la productivité de la matière à exporter. Ce qui compte, c’est la maîtrise de la chaîne de valeur. Pas du saupoudrage. Un contenu local de subsistance qui permet d’avoir des contrats à la hauteur des compétences guinéenne, à la hauteur des incitations qui ont été mises en place par les politiques publiques…»
En tout cas pour M. Diakité, ce qui compte, «c’est la volonté de suivre rigoureusement nos lois guinéennes, les conventions dans lesquelles il y a des dispositions qui permettent de capter des revenus, de capter des ressources pour qu’une partie des ressources reste en Guinée ».
Un discours de vérité aligné sur la volonté affichée par les autorités de la transition qui l’approuve publiquement. En témoigne les propos du conseiller juridique du ministère de l’Environnement et du développement durable (MEDD).
Ousmane Diakité