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TPI de Dixinn : le parquet requiert une peine d’emprisonnement contre Abdoulaye Diallo pour abus de confiance

Poursuivi pour « abus de confiance » par Madame Aminata Bah, Abdoulaye Diallo, soudeur de profession à Kipé, dans la commune de Ratoma, a comparu ce lundi 18 novembre 2024, dans le cadre de la reprise de son procès devant le Tribunal de Première Instance (TPI) de Dixinn. Une semaine après l’ouverture des débats, il a réitéré sa version des faits.

Selon la plaignante, Aminata Bah, le prévenu aurait confié un camion, qui lui avait été remis pour garde, à Mamadou MBoye Bah, un chauffeur évoluant au Liberia. Le véhicule devait être conservé jusqu’au paiement complet du reliquat de sa vente par Mamadou MBoye Bah, conformément au contrat conclu. Cependant, Abdoulaye Diallo n’aurait pas respecté cet accord, selon les déclarations de la vendeuse de camions.

Lors de sa déposition et des échanges avec les différentes parties, le prévenu a indiqué avoir connu Aminata Bah par l’intermédiaire de son beau-frère, Mamadou MBoye Bah.

Cette affaire suscite un vif intérêt en raison des enjeux financiers et de la confiance en jeu. Le parquet a requis une peine d’emprisonnement contre Abdoulaye Diallo, laissant à la défense le soin de convaincre le tribunal lors des prochaines audiences.

« Le versement de l’argent du camion n’a transité qu’une seule fois par moi. C’est celui qui est venu garer le camion dans mon garage en me le confiant et c’est ce dernier qui est venu reprendre le camion. Je ne sais pas ce qui s’est passé entre les deux (Madame Aminata Bah, propriétaire du camion, et le chauffeur). Je ne connais absolument rien de ce qui s’est passé entre eux par rapport à ce camion. En termes d’entretien du camion, une partie a été faite dans mon garage. Pour ce qui est des dépenses de la réparation du camion, j’en sais un peu, mais pour le versement de l’argent du camion (location), je ne sais pas », a expliqué Abdoulaye Diallo.

Répondant aux questions de son avocat, le prévenu affirme n’avoir pas détourné le camion. Il souligne que c’est son beau-frère, Mamadou MBoye Bah, qui a amené le camion dans son garage pour le confier.

Il a également indiqué que, d’après son beau-frère, le camion se trouve à Macenta. Madame Aminata Bah, plaignante, a comparu à la suite du prévenu pour faire sa déposition. Selon elle, le prévenu connaît très bien cette affaire.

« Je n’ai pas remis le camion de façon directe à Abdoulaye Diallo, mais en commun accord avec le co-contractant, on l’a fait. C’est parce qu’on lui fait confiance qu’on lui a confié le camion en attendant que Mamadou MBoye, qui était en Sierra Leone, finisse de verser l’argent. Mamadou MBoye et moi avons discuté d’un contrat de vente, mais chacun de nous lui a expliqué la situation. Il connaît très bien cette affaire. D’ailleurs, le premier versement de la somme de 22 millions de francs a transité par ses mains (Abdoulaye Diallo) », a-t-elle indiqué.

Le prix initial du camion est de 170 millions de francs guinéens. Mais à ce jour, elle affirme n’avoir reçu que 22 millions de francs guinéens des mains du prévenu. Elle dit aussi avoir reçu 2 200 dollars, 2 500 dollars et 1 320 dollars de la part du co-contractant, Mamadou MBoye.

Dame Bah reste catégorique en déclarant que c’est elle et l’acheteur qui, d’un commun accord, ont confié le camion au prévenu. Elle a sollicité auprès du tribunal le paiement de l’intégralité de son argent. Mamadou MBoye Bah a succédé à la partie civile à la barre pour donner sa version des faits. Ce dernier a fait savoir que le prévenu ne connaît pas les détails du contrat.

« C’est moi qui ai conclu le contrat de vente du camion avec Madame Aminata Bah. Monsieur Abdoulaye Diallo ne connaît pas les dessous du contrat », a expliqué Mamadou MBoye Bah avant de reconnaître que le camion de marque Renault Magnum se trouve à Macenta, sur son autorisation.

Lors de la phase des réquisitions et plaidoiries, le représentant du ministère public, après avoir retracé les faits, a mentionné que l’abus de confiance est constitué dans cette affaire.

Il a alors requis de retenir le prévenu dans les liens de culpabilité en le déclarant coupable d’abus de confiance. En application de l’article 28 du code pénal, il a requis la condamnation de Monsieur Abdoulaye Diallo à un an d’emprisonnement assorti de sursis et au paiement d’une amende de 3 millions de francs guinéens.

Par rapport aux intérêts civils, le ministère public demande au tribunal de prendre en compte les réclamations de la partie civile. Il requiert également de déclarer le prévenu responsable des préjudices causés à Dame Aminata Bah et demande de le condamner au paiement de 87 millions de francs à la victime.

De son côté, l’avocat de la défense a plaidé non coupable et demandé l’application de l’article 544 du code pénal. Pour lui, les faits d’abus de confiance ne sont pas constitués à l’égard de son client.

Le juge, Mory Bayo, a mis l’affaire en délibéré pour une décision qui sera rendue le 27 novembre 2024.

Mamadou Macka Diallo 

666 660 366

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