Lors d’une interview accordée à notre confrère de RefletGuinee, Alpha Boubacar Bah, ancien cadre influent de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) et actuel directeur général adjoint de l’Agence Nationale des Rénovations Urbaines (ANRU), a exprimé son soutien à l’interdiction des manifestations politiques en Guinée. Il a justifié cette nouvelle posture en évoquant son engagement passé et les raisons qui, selon lui, rendent cette interdiction nécessaire.
« Mon engagement politique a toujours été motivé par ma volonté de participer à la construction de mon pays, à son développement, à la réconciliation nationale, à l’unité et à la paix », a déclaré Alpha Boubacar Bah, rappelant son rôle actif au sein de l’UFDG. Il a précisé qu’il avait été l’un des rares cadres à oser participer aux manifestations non autorisées, et qu’il était souvent sur le terrain pour gérer les conséquences de ces événements. « Beaucoup de ceux qui critiquent aujourd’hui étaient sous leurs lits, par peur. Mais moi, avec d’autres amis que je ne citerai pas ici, nous étions sur le terrain, à gérer les conséquences de ces manifestations. Tout le monde me connaît, j’étais là, aux côtés de feu Alain Touré et d’autres responsables du parti. Nous cherchions à trouver des solutions d’apaisement, à créer des passerelles entre le gouvernement, les forces de défense et de sécurité, et les partis politiques. Pour moi, il fallait tout faire pour sauver des vies. »
Il a ajouté qu’il n’a jamais cessé de rester en contact avec les familles des victimes des violences politiques. « Si un documentaire ou un reportage se faisait aujourd’hui, ces gens me connaissent et je suis toujours là, je compatis. »
Alpha Boubacar Bah a exprimé son soutien à l’interdiction des manifestations politiques, une décision qu’il considère comme cruciale pour la sécurité des citoyens. « Si je devais citer une seule décision positive depuis l’arrivée du président de la République et du CNRD, ce serait l’interdiction des manifestations. Cette mesure a permis de sauver des vies, de ne pas continuer à compter des morts innocents. »
Selon lui, ces manifestations ont trop souvent été suivies par les mêmes jeunes des quartiers de l’axe. « Ces braves jeunes, qui conduisent les manifestations, sont souvent oubliés lorsque les revendications aboutissent. Ils sont sacrifiés pour des causes qui, au final, ne les prennent pas en compte. C’est un mea culpa. Malgré leurs lourds sacrifices, ces jeunes de l’axe sont souvent laissés pour compte lors des négociations, comme ce fut le cas en 2006-2007. »
Enfin, Alpha Boubacar Bah a exprimé sa déception face à l’absence de reconnaissance des sacrifices consentis par ces jeunes. « La majeure partie de ces jeunes ne comprend toujours pas que leurs sacrifices sont faits pour des causes qui, finalement, ne les concernent pas. Si nous n’avons pas pu arrêter les tueries par d’autres moyens, il faut alors stopper les manifestations. Et c’est pour cette raison que je soutiens cette décision. »
Aboubacar Moussa Camara 622 42 41 87