Mercredi dernier, la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) a accordé l’autorisation de transfert de Dr Ibrahima Kassory Fofana, ancien Premier ministre, vers un centre spécialisé pour recevoir des soins médicaux. Cette décision fait suite à une visite des juges au chevet de l’ex-premier ministre à la clinique Pasteur, où il a été constaté que son état de santé nécessitait une évacuation dans une structure plus adaptée.
La décision prise par la CRIEF, autorisant le transfert de Dr Ibrahima Kassory Fofana dans un centre de soins spécialisé, marque un tournant dans son parcours judiciaire et médical. Après plusieurs mois d’incarcération et de tensions autour de sa santé fragile, l’ex-Premier ministre, toujours sous le coup de procédures judiciaires, a enfin obtenu la possibilité de recevoir des soins appropriés.
Lors de leur visite à la clinique Pasteur, les juges ont été confrontés à la réalité de l’état de santé de Kassory Fofana, confirmant que sa maladie exigeait une prise en charge dans un établissement plus équipé. Cette décision a été accueillie avec un mélange d’espoir et d’inquiétude par ses avocats, et notamment par Me Dinah Sampil, l’un de ses défenseurs. Si cette autorisation offre un soulagement à son client, elle soulève également des questions sur les implications de cette situation tant sur le plan judiciaire que sur la santé de l’ancien Premier ministre.
Me Sampil, tout en exprimant son soulagement quant à la prise en compte de l’état de santé de son client, reste toutefois préoccupée par les incertitudes entourant le déroulement des soins et les conditions de son suivi médical. Elle souligne que l’état de santé de Dr Kassory Fofana requiert une attention particulière et que, bien que la décision de la Cour soit un pas dans la bonne direction, la situation demeure délicate.
Cette évolution dans le dossier de l’ex-Premier ministre intervient alors que le contexte judiciaire et politique du pays reste tendu, et l’opinion publique continue de suivre de près les développements.
Cette décision de la CRIEF soulage les avocats de la défense. « Ça nous soulage et ça nous fait espérer qu’il va survivre à sa maladie. La Cour a décidé que Kassory soit transféré dans un centre équipé en raison du constat intime des magistrats qui se sont rendus à son chevet », a rappelé Me Dinah Sampil sur RFI.
Les avocats de la défense se sont toujours battus pour obtenir cette décision, connaissant le niveau de dégradation de l’état de santé de leur client et le manque de structure de prise en charge appropriée en Guinée.
« Il n’y a pas de centre spécialisé en Guinée. On comprend que c’est à l’étranger qu’il faille se rendre et plus précisément dans l’hôpital où le premier diagnostic avait été posé c’est-à-dire l’hôpital américain de Paris », a indiqué l’avocat.
S’ils se félicitent de la décision de la Cour, Me Dinah Sampil et ses amis ne sont pas satisfaits du délai imparti à son client pour son traitement.
« Le problème, c’est que la Cour, en accordant le transfèrement de M. Kassory Fofana a, en même temps, assorti ce transfèrement d’un délai fixé au 26 janvier 2025. Cela nous paraît un peu absurde parce que la Cour ne peut pas prescrire la durée de traitement en lieu et place des médecins qui le pratiquent », estime l’avocat.
Un autre problème subsiste. Le procureur spécial près la CRIEF n’a toujours pas dit s’il laisse passer la décision ou pas. Aly Touré s’est toujours opposé à l’évacuation de Dr Ibrahima Kassory Fofana. Il a souvent estimé que les agissements de l’ex-premier ministre sont faits à dessein. Et selon les informations recueillies par nos confrères Mosaïque, jusqu’hier jeudi, les avocats de Kassory courraient derrière la décision de la Cour sans pour autant l’obtenir. Elle serait dit-on en cours de rédaction.
Dr Kassory Fofana a été interpellé en avril 2022. Il est accusé des faits présumés de de détournement de deniers publics, de blanchiment de capitaux et d’enrichissement illicite.
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