Le contentieux administratif opposant l’ARSJPA à la LONAGUI depuis quelques semaines pourrait définitivement être tranché dans les jours à venir au niveau du Haut Commandement de la Gendarmerie où le Général Balla Samoura reçoit régulièrement les deux parties. Compagnon de première heure du Président de la République, le Général du Corps d’armée, Mamadi Doumbouya, membre fondateur du CNRD, personnalité de premier rang du régime de la Refondation, le Général Balla Samoura, dans ce rôle d’arbitre sinon de juge dans un contentieux frisant l’escroquerie contre l’Etat et ses règles, est face à une responsabilité historique non sans effets sur le futur de cet officier légaliste .
À sa prise du Pouvoir, le 05 septembre 2021, le Président Mamadi Doumbouya a fait un réquisitoire sévère et juste du régime déchu gangrené par la gabegie généralisée, le vol, la corruption ou l’instrumentalisation de la justice avant de proclamer la Refondation afin de combattre et débarrasser la Guinée de tous ces maux qui ont gravement causé son injustifiable retard.
Avant la nomination du Premier ministre et la formation du Gouvernement, le Général Balla Samoura et le Général Amara Camara étaient perçus par les Guinéens et l’opinion internationale comme les tous premiers promoteurs de cette nouvelle orientation politique destinée à redonner à la Guinée et aux Guinéens le bonheur auquel ils aspirent.
À ce titre, plus que n’importe qui d’autre, le succès ou l’échec de ce régime est aussi et d’abord l’affaire du Général Balla Samoura. Bien avant tous ces ministres qui viennent et qui vont et dont la sincérité, la fidélité, la loyauté au Président Mamadi Doumbouya se mesurent généralement à l’aune de la durée dans les fonctions administratives qu’ils occupent. C’est dire que dans la lutte contre les malversations financières, les systèmes, pratiques et méthodes de forfaitures et prévarication qui dégradent le développement socio-économique de la Guinée en plongeant les Guinéens dans la pauvreté sinon la misère, le Général Balla Samoura devrait être le premier véritable allié du Président de la République, le Général de Corps d’armée, Mamadi Doumbouya.
Comme les Guinéens le vivent dans leur quotidien, la volonté, la détermination du Président de la République est inflexible et sa main reste raide contre les auteurs des scandales d’hier et d’aujourd’hui.
Dans cette logique, le Général Balla Samoura sur le contentieux administratif l’ARSJPA – LONAGUI, est à la croisée des chemins de l’histoire. De lui et lui seul finalement, les principes de bonne gouvernance définis par le CNRD et massivement applaudis par les Guinéens pourraient prospérer dans ce sulfureux montage pour des intérêts inavoués en défaveur des attentes et besoins légitimes des populations qui devrait être la priorité et la préoccupation du Haut Commandant , le Général Balla Samoura.
À vrai dire, ce contentieux d’ordre strictement administrative n’aurait même pas dû exister encore moins être traduit devant le Haut Commandement de la Gendarmerie si le directeur de l’ARSJPA n’était pas animé d’intentions ignobles face à l’argent public.
Sans base légale, l’obstination du directeur général de l’ARSJPA à vouloir empocher des montants évalués à des milliards de francs Guinéens et non justifiables est un véritable scandale qui devrait être la question essentielle de l’arbitrage du Général Balla Samoura ce mercredi.
En effet, ce contentieux administratif relatif au versement de redevances estimées à plusieurs milliards de francs Guinéens ressemble à une tentative d’extorsion de fonds publics frisant l’escroquerie, le faux usage de faux. Un abus de pouvoir dénoncé et condamné par le courrier Arbitral du ministre de l’économie et des finances du 3 avril 2024 instruisant la LONAGUI d’honorer ses obligations, mais uniquement sur des comptes bancaires du Trésor Public, et non sur des comptes commerciaux ouverts en toute irrégularité par le directeur de l’ARSJPA, Mamadou Cissé en violation, là également, de l’article 71 de la Loi Organique Relative aux Lois de Finances (LORF) interdisant formellement et clairement l’ouverture de Comptes bancaires commerciaux pour les fonds publics, sauf dispositions spécifiques inscrites dans une loi de finances. Pour le moment, jusqu’à preuve du contraire, c’est ce que les textes en vigueur en République de Guinée exigent.
Dès lors, il est particulièrement sidérant de constater la persistance du directeur de l’ARSJPA dans le pharisaïsme en dépit du rapport désapprobateur de deux experts mandatés par le conseil d’administration de la loterie nationale pour examiner les pièces qu’il a livrées ne fournissant aucune preuve de prise en charge comptable des montants réclamés et la pertinence de l’article 34 du Décret 0045 du 28 janvier 2023 encadrant l’ARSJPA, précisant que son Directeur Général est un exécutant des décisions du Conseil d’Administration ainsi que le caractère accablant de la note technique de son propre Président de conseil d’administration adressée le 29 octobre 2024 par le Président du Conseil d’administration de la LONAGUI au Général Amara Camara, ministre Secrétaire Général à la Présidence de la République, dénonçant l’ARSJPA de percevoir les fonds sur des comptes logés dans des banques commerciales, en violation des règles budgétaires en vigueur. En ignorant toutes ces irrégularités, s’octroyer le droit de racketter la Loterie nationale de Guinée (LONAGUI) sans fondement légal, jusqu’à distraire la Gendarmerie, en l’entraînant dans une magouille qui ne lui ressemble pas, le directeur de l’ARSJPA pousse le scandale jusqu’à la méprise.
Comme si l’ARSJPA était un État dans l’État, avec un directeur intouchable et omnipotent. D’où tire-t-il une telle puissance, ce fameux patron de l’ARSJPA ? Mystère.
Derrière qui s’abrite-t-il pour trahir la confiance du Président de la République, le Général de Corps d’armée, Mamadi Doumbouya dont l’intransigeance sur le respect de la loi et des procédures n’est un mystère pour personne en Guinée et dans le monde ?
Face à ces points sombres d’un scandale d’une autre forme, il serait déterminant que le Général Balla Samoura amène le directeur de l’ARSJPA à justifier la nature du texte doit-il se prévaut pour réclamer ces faramineux montants et procéder à une répartition si fantaisiste et si scabreuse des recettes issues des Jeux : 15 % pour le Trésor public, 10 % pour l’ARSJPA et 5 % pour le Fonds d’appui pour le développement social. N’est-ce pas là une usurpation flagrante des prérogatives du ministre des finances qui, à elle seule, mérite des poursuites judiciaires contre le directeur de l’ARSJPA ? À moins qu’il ne fournisse un texte législatif ou une loi de finances mentionnant expressément ce Pouvoir dans ses attributions.
Alors que les énormes besoins du pays nécessitent le renflouement des caisses de l’Etat pour faire face aux énormes défis de développement, n’est-il pas révoltant et indignant de ne proposer que 15 % des recettes au Trésor public ? Sur quelle base a-t-il fixé les 10 % de l’ARSJPA, un minuscule service avec moins de 10 employés et sans Conseil d’administration? Pour quelle utilité d’ordre public ? À quoi ont servi les montants déjà extorqués des opérateurs au nom du Fonds d’appui au développement social ?
Le Général Balla Samoura devra s’employer à obtenir des éclaircissements sur tous ces points obscurs et devra aussi se pencher sur la légalité des comptes commerciaux ouverts par l’ARSJPA, en violation des règles en vigueur. Quels sont les montants déjà détournés et versés sur ces comptes douteux ? Le Général Balla Samoura, légaliste et homme de principe, sera jugé demain par l’histoire sur son sens de rigueur dans la vérité. L’opinion l’observe.
Mohamed Diarra