Suite à des articles parus sur leurs médias respectifs, accusant la ministre de l’Enseignent professionnel de détournement de fonds, trois journalistes de la presse privée en ligne sont cités à comparaître le mardi 15 décembre prochain devant le TPI de Kaloum. Les principales associations de presse, qui parlent d’une tentative d’intimidation, ont fait une déclaration de soutien.
Moussa Iboun Conté journaliste et ancien président de l’Association des éditeurs de presse indépendants (AGEPI), n’est pas opposé à l’esprit de confraternité, mais ne semble pas non plus approuver cette démarche des associations de presse.
«Primo, le journaliste n’est pas un citoyen entièrement à part, il est comme tout autre citoyen, c’est un sujet de droit. Secundo, je pense que quand un journaliste est cité à comparaître, comme le journaliste est protégé par un certain nombre de lois, il faut regarder à l’intérieur est-ce que la procédure a été respectée. Troisièmement, si on constate que la procédure n’a pas été respectée, on peut mener des démarches pour que la procédure soit respectée», souligne-t-il.
Par rapport à la citation à comparaître de nos trois confrères, poursuit-il, il faut dire que c’est une citation directe. «Par rapport à la loi sur la liberté de la presse, ça veut dire que le droit de ces trois journalistes a été respecté. Dans la citation à comparaître, on a visé un certain nombre de dispositions qui sont contraires à la loi sur la liberté de la presse, parce qu’on vise la loi sur la cyber-sécurité et la protection des données à caractère personnel. Çà ce n’est pas normal parce qu’en la matière, c’est la loi sur la liberté de la presse qui doit être visée et appliquée», a-t-il ajouté.
Pour ce professionnel des médias, la démarche entreprise par les associations professionnelles des médias n’est pas la bonne. «Les associations professionnelles des médias privés auraient dû mener les démarches auprès de l’Assemblée Nationale au moment où celle-ci était en train de travailler dans le cadre de la révision de la loi 0037 sur la HAC (Haute autorité de la communication Ndlr). Il n’est pas tard aujourd’hui pour que les associations de presse fassent des démarches pour que ce qui est dans la loi sur la cyber-sécurité et la protection des données soit revu. Parce que dans cette loi, c’est le support informatique qui est visé, c’est-à-dire les radios, les télés, les sites internet et les réseaux sociaux. Donc il faut faire un travail pour que cette loi ne s’occupe que des réseaux sociaux (Facebook, whatsApp, Instagram…). Mais on est toujours dans la réaction, on n’est pas dans l’anticipation, c’est ce qu’on reproche aux associations de presse. Je crois que ces associations devraient trouver de bons avocats pour essayer de faire comprendre au juge que ce n’est pas la loi qui sied au délit de presse, au lieu de parler de la dénonciation. Mais on ne peut pas s’opposer à la tenue d’un procès, nous journalistes on doit se battre pour que la procédure soit respectée. Ce procès est un procès spécial, parce qu’il s’agit de l’avenir des journalistes d’investigation. Donc on doit faire en sorte que tous les éléments de preuve dont disposent nos confrères soient présentés à la barre», a t-il déclaré.
Diop Ramatoulaye
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