Lors d’une conférence de presse tenue ce vendredi 21 décembre 2025, le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, a détaillé les raisons ayant conduit l’État à placer certains partis politiques sous observation, à en suspendre d’autres, voire à la dissolution certains. Une mesure qui s’inscrit, selon lui, dans le cadre de la refondation engagée par l’Etat.
Une mise en conformité exigée
Dès l’entame de son intervention, le ministre Ousmane Gaoual Diallo a précisé que cette initiative vise à contraindre les partis politiques à se conformer aux exigences légales et réglementaires en vigueur. « Cette évaluation a donné lieu à l’élaboration d’un procès-verbal que chaque parti politique a reçu sur les manquements constatés », a-t-il indiqué.
Parmi les partis visés figurent notamment l’Union des Forces Républicaines (UFR), l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) et le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG). L’une des principales exigences formulées à leur égard concerne la production de documents financiers certifiés. « Chaque parti est tenu de clôturer un exercice financier, d’en faire un rapport et de le soumettre à un audit par un cabinet agréé avant de le déposer à l’Etat », a détaillé le ministre.
Il a insisté sur le fait que cette exigence ne devrait pas faire l’objet de contestations : « L’Etat lui-même se soumet à cet exercice. Nos comptes sont évalués par la Cour des comptes, puis soumis à des audits. Pourquoi les partis politiques devraient-ils être dispensés de cette obligation ? »
Le non-respect des statuts internes
Outre les aspects financiers, le ministre a mis en avant le non-respect des statuts internes par plusieurs partis. L’exemple des congrès statutaires a été largement développé. « Ce n’est pas le gouvernement qui a fixé dans leurs statuts qu’ils doivent organiser des congrès tous les cinq ou sept ans. C’est eux-mêmes qui l’ont écrit. L’Etat ne leur demande que de se conformer à leurs propres engagements », a expliqué Ousmane Gaoual Diallo.
Il a pris l’exemple de l’UFDG, dont les statuts prévoient des congrès à différentes échelles. Il précise qu’au sein de ce parti,
- Le comité de base, c’est tous les deux ans
- Les sections doivent se renouveler tous les trois ans.
- Les fédérations doivent tenir des congrès tous les cinq ans.
Or, selon le ministre, ces engagements n’ont pas été respectés depuis 2015. « Il aurait dû y avoir un renouvellement des structures en 2017, 2018, 2019, et un congrès en 2020. Rien n’a été fait », a-t-il martelé.
Une pédagogie avant la sanction
Le gouvernement assure avoir laissé du temps aux partis pour se conformer à ces exigences. « Nous leur avons déjà donné 90 jours, et ils n’ont rien fait. Aujourd’hui, nous leur accordons un délai supplémentaire de 90 jours », a rappelé Ousmane Gaoual Diallo.
Mais il prévient : « Si à l’issue de ce délai, ils ne se mettent pas en conformité, ils subiront la loi. Nous ne pouvons pas être attentifs en encourageant l’anarchie. »
L’examen des griefs portés contre ces partis montre, selon le gouvernement, que la décision de mise en observation et de suspension repose sur des bases objectives. « Nous ne sommes pas dans la répression, mais dans la pédagogie. »
Enfin, le ministre a été clair sur les conséquences possibles en cas de non-respect des exigences gouvernementales : « Si vous voulez participer à des élections dans le pays en tant que parti politique, vous vous soumettez aux règles du pays. Sinon, ce n’est pas possible. Donc, s’ils ne respectent pas les règles et les exigences de l’administration du territoire, cela peut aller jusqu’à la dissolution. La dissolution, c’est simplement un retrait de leur agrément. C’est tout. À partir de là, on considère que les formations politiques n’existent plus pour l’État. Après, les membres peuvent se réunir pour faire autre chose, mais ils ne pourraient plus agir en tant qu’organisation politique. Et ce serait dommage, parce que ce serait une perte pour la Guinée, car ce sont des formations politiques importantes. C’est pour ça qu’un appel est important envers les leaders qui sont devenus, au lieu d’être les plus à l’écoute, les plus radicaux. Et c’est dommage, parce que lorsque ce sont les radicaux qui sont à la tête, après, il n’y a plus d’enttente. Sinon ca serait très bien. C’est qu’il ait toujours des pacerelles de dillogue entre l’administration du territoitre et les partis politiques. Si pour des questions financières ou tout ça on ne peut pas le faire y a toujours des possibilités de venir dialoguer pour essayer de trouver des espaces mieux aménagés pour faire, ça c’est mieux qu’à la défiance systématique. »
Un message clair adressé aux partis concernés, qui devront choisir entre la mise en conformité ou l’exclusion du paysage politique.
Reste à savoir comment ces formations réagiront face à cette mise en demeure.