Procès en appel de Aliou Bah : Les avocats du prévenu sollicitent à la cour d’annuler la décision en première instance en relaxant leur client

Après les débats sur la question de la constitution de partie civile du chef de l’État dans l’affaire opposant le ministère public au leader politique Aliou Bah – condamné à de lourdes peines pour « offense et diffamation » contre le chef de l’État par le TPI de Kaloum –, la présidente de la cour, Hadja Fatou Bangoura, a ordonné aux avocats du prévenu de présenter leurs motifs d’appel. 

Alors, au nom des avocats de la défense, maître Pépé Antoine Lama, pour motiver les motifs de leur appel, a laissé entendre que les propos tenus par Aliou Bah ne sont pas outrageants envers le chef de l’État et soutient que ces propos ont été relayés par la presse. En conséquence, l’homme en robe noire soutient que « c’est la loi sur la liberté de la presse qui doit être appliquée ». 

Dans la même logique, Me Pépé Antoine Lama, au nom de ses confrères, souligne qu’ils ont été « désagréablement surpris de lire dans le jugement que le premier juge a lu dans la pensée de monsieur Mamadou Aliou Bah en revenant sur la décision “ses (Aliou Bah) propos laissent entrevoir” ». Avant d’indiquer que « le juge est tellement savant, au point qu’il a l’avance du Dieu ». 

Attirant l’attention de la présidente de la cour, Me Pépé Antoine Lama fait remarquer que « le discours tenu par son client s’agit d’un discours politique formulé dans le cadre d’un débat public » avant de souligner : 

« Il y a une atteinte disproportionnée à la liberté d’expression. Je l’avais dit, j’ai dit que le parquet a déclenché une guerre contre la liberté d’expression et le tribunal de première instance de Kaloum est venu entériner cette déclaration de guerre. » 

Plus loin, l’avocat du leader politique Aliou Bah sollicite de la présidente de la cour d’axer la discussion sur l’article 16 du code pénal dans le cadre du débat avant de préciser : 

« Nous avons écrit dans notre lettre d’appel : premièrement, le jugement déféré est entaché de violation des droits de l’homme. Deuxièmement, la qualification pénale des faits est juridiquement infondée. Troisièmement, la sanction prononcée est manifestement disproportionnée par le droit interne. » 

Et de conclure : 

« Au regard du droit international. Et pour toutes ces violations, la défense de monsieur Mamadou Aliou Bah sollicite qu’il vous plaise annuler purement et simplement le jugement n°2 du 7 janvier 2025 du tribunal de première instance de Kaloum. En conséquence, relaxer purement et simplement Mamadou Aliou Bah. Tels sont des moyens d’appel résumés de la défense. » 

Aliou Bah à la barre… 

Aliou Diaguissa Sow 

Tél : 627 51 44 41 

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