À la sortie de l’audience d’hier jeudi 10 avril 2025 dans le cadre du procès en appel de l’ancien ministre de la Défense nationale sous le régime d’Alpha Condé, Me Pépé Antoine Lama, avocat de l’État dans ce dossier, a estimé que le prévenu mérite d’être à nouveau retenu dans les liens de la prévention.
« Vous conviendrez avec l’Agent judiciaire de l’État que les questions à charge posées par ses conseils ont largement contribué à établir davantage la responsabilité pénale de Dr Mohamed Diané, notamment sur ses avoirs immobiliers et bancaires. Le volume des immeubles et les montants figurant sur son compte sont de loin supérieurs à ses revenus. Interrogé sur ces faits, il n’a pas été en mesure de les justifier, ni d’apporter la preuve des déclarations qu’il avance pour tenter de légitimer certaines acquisitions », a-t-il déclaré.
Plus loin, Me Pépé Antoine Lamah indique que pour sa défense, Dr Mohamed Diané s’est appuyé sur une déclaration de biens déposée à la Cour constitutionnelle en février 2016. Mais selon lui, cette déclaration ne reflète pas la réalité.
« Vous avez pu constater au cours du débat que certains biens identifiés par la poursuite ne figurent pas dans la déclaration de biens faite à la Cour constitutionnelle. Pourquoi ces biens ont-ils été omis ? Qu’a-t-il voulu cacher ou insinuer ? Ce sont autant d’éléments qui démontrent que le prévenu n’est pas de bonne foi », a-t-il insisté.
Il ajoute par ailleurs que le prévenu ne montre aucune volonté de coopérer à la manifestation de la vérité. Toutefois , Il annonce que la partie civile compte renforcer sa position à l’audience prochaine.« Nous reviendrons avec de nouvelles révélations. N’oubliez pas que dans ce dossier en appel, le ministère public est aussi appelant. Et selon le Code de procédure pénale, sur simple appel du ministère public, la Cour peut aggraver ou alléger la situation du prévenu », a martelé l’avocat de l’État.
Poursuivant, il déclare : « Nous souhaitons que le prévenu fasse comparaître les personnes dont les noms figurent sur les immeubles identifiés, afin qu’elles puissent justifier l’origine illicite des biens immatriculés à leurs noms. Mais il refuse de reconnaître cette réalité. Au vu de ses déclarations peu convaincantes, nous restons persuadés que M. Mohamed Diané doit être retenu à nouveau dans les liens de la prévention en appel. »
Aliou Diaguissa Sow
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