Procès en appel d’Aliou Bah : le parquet requiert cinq ans de prison ferme, les avocats de la défense dénoncent une « justice à deux vitesses »

Comme prévu, le procès en appel du leader du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), Mamadou Aliou Bah, condamné par le tribunal de première instance de Kaloum à de lourdes peines pour « offense et diffamation » à l’encontre du chef de l’État par le biais d’un système informatique, s’est poursuivi ce mardi 22 avril 2025 devant la Cour d’appel de Conakry. 

Après la clôture des débats par la présidente de la cour, Hadja Fatou Bangoura, la parole a été donnée au représentant du ministère public, en l’occurrence Fallou Doumbouya, pour présenter ses réquisitions. 

Avant d’énoncer celles-ci, le procureur général Fallou Doumbouya a précisé que son intervention s’appuierait essentiellement sur les dispositions de l’article 593 alinéa 1 du Code de procédure pénale, qui réprime les infractions d’« offense et de diffamation » à l’égard du chef de l’État. 

Il a également indiqué qu’il répondrait aux moyens d’appel soulevés par les avocats de la défense, mais aussi à ceux du ministère public qu’il représente. 

Après avoir rappelé ces éléments, Fallou Doumbouya a estimé que les poursuites engagées contre le prévenu étaient fondées, même en l’absence de plainte préalable déposée par le président de la République. 

Il a par ailleurs affirmé qu’Aliou Bah n’avait jamais été victime de harcèlement judiciaire, ajoutant qu’aucun leader politique ne l’avait été. Selon lui, le prévenu a été interpellé parce qu’il est lui-même convaincu que les propos qu’il a tenus constituent des infractions d’offense et de diffamation. 

Le procureur général a notamment souligné que le fait d’imputer des faits d’enlèvement et de kidnapping au chef de l’État constitue une infraction d’offense. 

Pour conclure, Fallou Doumbouya a sollicité de la cour, sur la base des articles 2, 3 et 6 de la loi de 2025 portant sur le régime particulier des hautes personnalités, de retenir Aliou Bah dans les liens de la prévention et de le condamner à cinq ans d’emprisonnement ferme. 

La parole est désormais aux avocats du prévenu pour présenter leurs plaidoiries. 

A suivre !!! 

Aliou Diaguissa Sow 

Tél : 627 51 44 41 

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