Le procès du secrétaire général du FSPE, Salifou Camara s’est ouvert ce jeudi, 24 avril 2025 devant le tribunal correctionnel de Mafanco. Il est poursuivi pour injures et diffamation au préjudice de Hadja Saran Fofana et son mari Tidjane Sylla. Des faits prévus et punis par les articles 363 et 366 du code pénal guinéen. Il faut rappeler que le syndicaliste a été mis sous mandat de dépôt à ma maison centrale de Coronthie le 17 avril 2025.
À la barre, le prévenu a reconnu sans embages les faits qui lui sont reprochés.
« Je reconnais les faits et je demande pardon. On a fait plusieurs démarches dans ce sens. Le Kountigui de la Basse Côte, le premier Imam de la mosquée Fayçal, le président du conseil national du dialogue social, ma famille et beaucoup d’autres personnes de bonne volonté se sont impliqués pour présenter les excuses mais sans suite. Elle a même appelé son avocat pour lui dire que sa vie est menacée », a narré Salifou Camara.
Selon lui, après une conversation qu’il a eu avec Hadja Saran Fofana, pensant qu’il a raccroché l’appel, il dit avoir commencé à parler de ce qui se passe entre lui et sa collaboratrice à sa femme.
« Hadja Saran a écouté tout ce que j’ai dit à ma femme. Elle a tout enregistré. Elle m’a rappelé après pour dire que je suis un ingrat, c’est pourquoi ma femme m’a quitté », a-t-il souligné avant d’ajouter.
« Dans mes propos, j’ai dit qu’il (Tidjane Sylla) est aux pieds de sa femme. Je lui ai ensuite traité de chien. Je suis vraiment navré et désolé. Je demande pardon », a-t-il ajouté.
À la suite des témoignages du prévenu, le plaignant Tidjane Sylla a comparu pour donner sa version des faits.
« Ma femme m’a appelé pour me dire si tu écoutes ce que Salifou Camara a dit tu ne vas pas aimer. Connaissant ma réaction, elle m’a difficilement fait écouter les propos. J’ai dit que je ne mérite pas ça. En tant qu’éducateur, il ne devrait pas tenir ces genres de propos », a-t-il expliqué avant de préciser que celui qui a présenté le prévenu à sa femme alors qu’elle venait d’être élue au niveau du FSPE pour qu’ils travaillent ensembles.
« On est des êtres humains, j’accepte ses excuses », a déclaré Tidjane Sylla.
Le juge, Mohamed Sangaré a déclaré clos les débats après la phase des questions-réponses. Le conseil de la partie civile a pris la parole pour ses plaidoiries.
« La partie civile accepte le pardon de Monsieur Camara et nous demandons à ce qu’il soit condamné au paiement d’un franc symbolique à titre de réparation », a dit l’avocat de la partie civile, Maître Mouminy.
La substitut du procureur pour sa part, requiert de retenir le prévenu dans les liens de la prévention d’injures et diffamation. Pour la répression, elle a requis 3 mois d’emprisonnement assorti de sursis et au paiement d’un million de francs guinéens (1 000 000 gnf) d’amende.
Le conseil de la défense a, de son côté, réitéré les excuses de son client, avant de formuler sa demande : « Si vous deviez retenir mon client dans les liens de la prévention, je plaide à ce qu’il soit condamné à la peine correspondant temps déjà passé en prison », a plaidé l’avocat.
Le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 08 mai 2025.
Il faut noter que le syndicaliste est le directeur du groupe scolaire Hadja Aïcha Bah dans la commune de Matoto où étudient 2281 élèves.
Mamadou Macka DIALLO
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