La Guinée, à l’instar des autres pays du monde, a célébré ce samedi 3 mai 2025, la Journée internationale de la liberté de la presse. À cette occasion, associations de presse et autorités ont tenu une conférence conjointe à la Maison commune des journalistes, à la Minière, dans la commune de Dixinn. Le représentant du président de la Haute Autorité de la Communication (HAC), le commissaire Amadou Touré, a rappelé que cette journée est une opportunité de célébrer les fondamentaux du métier de journaliste.

« La Journée internationale de la liberté de la presse est une occasion de célébrer les principes fondamentaux du journalisme. À titre personnel, en tant que journaliste, je ne saurais passer sous silence certaines préoccupations. Il est nécessaire aujourd’hui de revenir aux fondamentaux de notre métier.
Ces fondamentaux, quels sont-ils ? La recherche de la vérité et de l’exactitude, l’indépendance du journaliste, l’impartialité et l’équité, la responsabilité envers le public, la transparence, ainsi que le respect de la vie privée et de la dignité humaine. En plus de cela, comme mentionné dans votre déclaration, nous devons rester attachés à une solide éthique professionnelle, à une rigueur intellectuelle et à un engagement profond en faveur de l’information du public », a souligné Amadou Touré, saluant par ailleurs l’esprit de confraternité qui règne entre les associations de presse.

Pour sa part, le représentant du ministre de l’Information et de la Communication a insisté sur la nécessité de renforcer la formation des journalistes.
« Quand je me retrouve devant des journalistes, j’insiste toujours sur un point : la formation.
J’exige que chacun continue à se former. C’est fondamental. Mes étudiants le savent bien : quand on se rencontre, je commence souvent par des remarques sur leurs textes ou leurs interventions à la radio. Car notre objectif est de former une nouvelle génération de journalistes plus efficaces que nous.
Mais le constat est que beaucoup ne se forment pas assez, et que certains banalisent notre métier. Aujourd’hui, tout le monde s’indigne de la fermeture des médias. Pourtant, les autorités justifient parfois leurs décisions par des manquements professionnels. Et souvent, lorsqu’on prend le temps d’échanger avec elles, on se rend compte que beaucoup de ces problèmes viennent de notre propre camp. C’est à nous de résoudre ces failles, car, comme l’a rappelé Amadou Touré, ce sont les principes fondamentaux du journalisme qui manquent aujourd’hui », a-t-il déclaré.
Monsieur Camara a également évoqué la différence entre le travail journalistique et l’usage des réseaux sociaux.
« Aujourd’hui, beaucoup s’agitent à la recherche du scoop immédiat. Or, avec l’émergence des réseaux sociaux, le scoop a perdu de sa valeur. Ce qui distingue un journaliste, c’est la vérification des informations avant publication. Si vous ne vérifiez pas vos sources, vous adoptez les mêmes pratiques que les utilisateurs de réseaux sociaux : relayer des faits sans en vérifier la véracité.
Si nous tombons dans ce piège, nous fragilisons davantage notre profession et prêtons le flanc aux autorités. Vous savez bien que les pouvoirs politiques et économiques ont toujours une épée de Damoclès suspendue au-dessus des médias, car ils cherchent constamment à nous contrôler », a rappelé le directeur national adjoint de la communication et des relations avec les médias privés.
Mamadou Macka DIALLO
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