Ce samedi 17 mai 2025, à l’occasion de la première assemblée générale du Parti de l’Espoir pour le Développement National (PEDN) depuis la tenue de son congrès, son président Lansana Kouyaté a accordé une interview à un groupe de journalistes. Il s’est exprimé sur plusieurs sujets, dont celui du projet coton, qui avait suscité de nombreuses polémiques à l’époque. Il a tenu à clarifier sa position.
« Le projet coton, ça a été jugé. Et ce n’est même pas ça… Je n’ai jamais vu la couleur de l’argent », a-t-il affirmé.
« C’est une centaine de producteurs de coton qui sont venus me voir. Je rappelle qu’à l’époque, le coton guinéen était considéré comme de la meilleure qualité sur le marché allemand. En tant que Premier ministre, on est venu me dire que des gens venus de Kankan et de Koundara souhaitaient me rencontrer pour obtenir un soutien financier de trois milliards cinq cent millions de francs guinéens (3 500 000 000 GNF), si ma mémoire est bonne. Je leur ai dit de respecter la procédure : allez d’abord à la Chambre d’agriculture. Si elle vous endosse, c’est à elle de venir soumettre le dossier au gouvernement. C’est ce qui a été fait. »
Lansana Kouyaté a ensuite expliqué que le président de la Chambre d’agriculture à l’époque était le président Lansana Conté lui-même, assisté d’un représentant. « Ce dernier est venu présenter le dossier devant le Conseil des ministres. J’ai alors précisé que le ministre de l’Économie et des Finances n’était pas présent, mais j’ai proposé de faire un tour de table. Le ministre de l’Habitat, Thierno Oumar Bah, a pris la parole pour dire qu’il disposait de fonds inutilisés et qu’il pouvait avancer les trois milliards, à condition d’être remboursé. Je lui ai répondu : “Tu ne débloques rien avant le retour du ministre de l’Économie.” Deux jours plus tard, Touré (le ministre) est rentré. Je leur ai demandé de signer un accord de garantie de remboursement. Ce qui a été fait. Le ministre Bah a ensuite débloqué les 3,5 milliards de francs guinéens. Les fonds ont été remis à l’équipe appuyée par la Chambre d’agriculture. »
Il a précisé qu’une mission de suivi avait été effectuée à Kankan. « Je suis allé à Kankan pour voir les résultats. À un moment donné, ils ont parlé d’une attaque d’insectes sur les plantations de coton. Lorsqu’ils m’ont sollicité pour un soutien, j’ai répondu que le gouvernement ne pouvait rien faire de plus. Je leur ai dit de s’adresser à la Banque agricole et commerciale, à l’époque First Bank. Nous avions été clairs : plus aucun décaissement ne serait fait tant que les fonds précédents ne seraient pas remboursés. Le remboursement a été effectué. »
Et de conclure, visiblement agacé. « Au moment où je quittais mes fonctions, on ne devait rien. Ces gens-là ont payé et ils sont toujours à Kankan. Mais personne ne va leur poser la moindre question. Tout ce qu’on entend, c’est : “Kouyaté par-ci, Kouyaté par-là.” Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage. »
Mamadou Macka Diallo
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