À travers un point de presse organisé ce vendredi 13 juin 2025 à son cabinet à Dixinn Terrasse, Maître David Béavogui, avocat des héritiers de feu Soryba Soumah, a dénoncé ce qu’il qualifie de « double expropriation » orchestrée par l’État guinéen sur une parcelle située à Camayenne dans la commune de Dixinn. Malgré des documents légaux établissant la propriété du défunt, la parcelle reste occupée par les autorités. L’avocat appelle à une mobilisation de l’opinion publique pour faire respecter les droits des orphelins et mettre fin à une injustice qu’il juge intolérable.
L’avocat Me David Béavogui a exposé avec des documents en main, ce qu’il qualifie d’“injustice flagrante” dont sont victimes les héritiers de feu Soryba Soumah, ancien compagnon de l’indépendance. Selon lui, « la personne morale censée protéger les citoyens et leurs biens, je veux parler de l’État, est à la base d’une expropriation, d’une double expropriation pour, dit-on, cause d’utilité publique. Feu Soryba Soumah avait acquis légalement une parcelle à Camayenne, initialement réquisitionnée pour la construction de l’école primaire du quartier. À titre de compensation, une nouvelle parcelle lui fut attribuée, sur laquelle il obtint tous les documents légaux : convention de vente (1966), arrêté d’attribution (1968), certificat de propriété, et autorisation de construire.»
Le calme n’a cependant pas duré. Sur cette même parcelle, aujourd’hui occupée par la CMIS n°1 de Cameroun, une société d’Étatique, la SOGUICO, aurait tenté de s’en emparer. « L’État engage une procédure judiciaire avec M. Soriba Soumah de son vivant et succombe en appel », a rappelé Me Béavogui.
Malgré cette victoire judiciaire, les héritiers n’ont jamais pu entrer en possession du bien. À l’époque, souligne Me Béavogui, l’Agence guinéenne pour le financement du logement (Aguifil) avait même envisagé de s’y installer. Sa directrice, informée de la situation, aurait finalement renoncé par souci de justice envers les orphelins. Mais contre toute attente, l’État a repris la main et y a installé le siège de la CMIS, allant jusqu’à ériger des clôtures arborant les effigies du président et de hauts responsables, ce que l’avocat considère comme une provocation.
Face à cette situation, Maître Béavogui a tenu à alerter l’opinion : « Nous ne pouvons pas nous réjouir de la sueur et du malheur des orphelins. L’État, qui doit les protéger, ne peut pas les exproprier. Il doit plutôt contribuer à essuyer leurs larmes. »
Il indique avoir obtenu une ordonnance de la Cour d’appel de Conakry pour la suspension des travaux sur le site, une décision que l’État aurait récemment commencé à respecter.
Toutefois, il déplore que les lieux ne soient toujours pas libérés, d’où cet appel lancé à la presse et aux autorités pour « que notre cri tombe dans les bonnes oreilles et que nos clients soient rétablis dans leurs droits. »
Alpha Bah