Ce lundi, 28 décembre 2020, au sortir d’une rencontre avec la presse, le coordinateur de la convergence des acteurs pour la relève politique (CARP) a dénoncé le non-respect de la loi sur le statut de l’opposition politique en Guinée lors de la composition du cabinet du chef de file de l’opposition.
Le président du parti ADC-BOC et allié du parti au pouvoir est revenu sur cette disposition légale. Pour lui avant de parler de la mise en place d’un cabinet pour le nouveau chef de file de l’opposition, il faut « rétrocéder » le budget qui revenait au premier chef de file qui a été bloqué.
«L’article 2 de cette loi dit que le chef de file de l’opposition prend non seulement rang protocolaire après les présidents des institutions républicaines. Alors s’il prend ce rang, il est le porte-parole de l’opposition et ses avantages ont été aussi déclarés. Et nous avons également constaté autour de ce point qu’il fallait qu’après chaque élection nationale, il est dit dans l’article 4 tous les partis politiques désirant appartenir à l’opposition devaient faire une déclaration publique et consignée par le ministère tutelle à savoir le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation.
Je pense que depuis que l’élection présidentielle s’est passée, il n’y a pas eu un seul parti politique qui a eu quand même à remplir cette condition-là. Ce pourquoi aujourd’hui nous avons rappelé le chef de file de l’opposition. Avant de parler de son cabinet, il devrait d’abord regrouper tous les partis politiques pour répondre à ce critère-là de l’opposition parlementaire et de l’opposition extra-parlementaire afin que chacun et lui-même fasse la déclaration officielle conformément à la loi et si cette disposition-là n’est pas respectée et qu’on me parle de la composition d’un cabinet, c’est pourquoi je suis revenu à la charge, en rappelant.
Nous avons pas mal interprété cette disposition parlant de chef de file de l’opposition parce qu’il est important de rappeler que le chef de file de l’opposition de la huitième législature avait 37 députés dont le budget a été complètement bloqué devant tout le monde. Maintenant qu’on réveille cette histoire de chef de file de l’opposition avec un parti qui a 4 députés qui n’a même pas pu constituer un groupe parlementaire. Pour moi, si on doit accorder cela, il faut qu’on essaie de rétrocéder tout le budget qui devrait revenir au premier chef de file de l’opposition avant qu’on revienne maintenant à l’état normal et continuer avec le nouveau chef de file de l’opposition parce que c’est une loi. C’est une loi qui a été votée par la majorité des députés à l’époque. Donc si la loi n’est pas encore abrogée pour faire réveiller la loi alors il faut essayer de respecter les principes. C’est ce que nous avons rappelé au peuple de Guinée et surtout l’Assemblée nationale qui a pris acte de cette disposition afin qu’il y ait une relecture de certaines lois qui concernent les groupes parlementaires afin que chacun puisse être édifié», a expliqué Ibrahima Sory Diallo.
Mamadou Macka Diallo