Le lundi 25 janvier 2021, Fodé Bocar Maréga, ancien député de l’UFGD par ailleurs fils d’une victime de la première République a ouvert son cœur à la presse pour parler des pendaisons de 1971. Il est particulièrement revenu sur le cas de son défunt père, Bocar Maréga, chirurgien de profession.
« Mon père Dr Bocar Maréga était chirurgien. Il avait fait ses études en France. Il a tout laissé au moment de l’indépendance pour venir en Guinée pour s’occuper de ses compatriotes. Il a travaillé à Labé, à Ignace Deen et à Kankan. Il s’occupait beaucoup de malades. Tout le monde connaissait Dr Bocar Maréga churigien. En 69, il y a eu le complot Kaman-Fodeba et il (son père) a été arrêté en 71 pour n’avoir pas dénoncé une soit disant conversation entendue entre son frère et son beau-frère. Et en 71, Sékou a dit que tous ceux qui ont été arrêtés en 69 savaient qu’il allait avoir une agression en 70…», a-t-il dénoncé.
Lors de la cérémonie commémorative du cinquantenaire anniversaire de cette date par des fils et petits-fils des victimes réunis au sein de l’association des victimes du Camp Boiro, il a été demandé au Chef de l’État d’ouvrir ce dossier afin de leur rétablir dans leur droit. « Ce que nous nous disons, il y a un déni de justice aujourd’hui, il y a un déni de ce qui s’est réellement passé, il y a eu falsification de l’histoire qui continue. Alors nous voulons que les jeunes comprennent ce qui s’est passé dans ce pays pendant et après l’indépendance. Cette violence d’État qui s’est poursuivie dans le temps avec cette tentative d’ethniciser un débat qui ne l’est pas », a mentionné Fodé Bocar Maréga.
Contrairement aux idées reçues selon lesquelles le régime de Sékou Touré s’est braqué contre une Communauté, certains membres de l’AVCB comme Abdoulaye Conté leur président, Fodé Bocar Maréga entre-autres ne partagent pas ce point de vue. « Nous nous disons que Sékou Touré a tué dans toutes les communautés. Il a tué des Malinkés, des Soussou, des Peulhs, des Forestiers, des Français, des Allemands. Donc ce n’est pas un problème ethnique, c’est un problème de violence d’État », a précisé l’ancien député de l’UFDG.
Djély Mamadou KOUYATÉ