Quand on a grandi avec cette phrase de Senghor selon laquelle la culture est au début et à la fin de tout développement, il est très difficile de s’en départir mieux celle-ci vous ouvre sinon des perspectives du moins vous habite définitivement.
Il y a quelques années à travers une tribune nous avons mis un bémol à cette idée de culture monde car fondamentalement opposés à la mondialisation des cultures parce que considérant le monde comme un réceptacle. Or qui dit réceptacle dit apport. Pour nous chacun doit partir de sa propre culture pour aller à la rencontre de l’autre.
Ma tribune part d’un constat. Nous avons remarqué qu’en Guinée depuis le début de la pandémie les artistes étrangers ont fait d’ici leur Eldorado. Il ne se passe pas un mois sans qu’un artiste étranger ne vienne s’y produire avec à la clé des cachets énormes et des tickets d’entrée à priori hors de portée. Pendant ce temps, nos artistes durement éprouvés par le Coronavirus se meurent faute de ne pouvoir se produire ou quand ils le font c’est à petits prix .La survie étant passée par là …….
C’est la raison pour laquelle nous interpellons les organisateurs de spectacle à opter pour la préférence nationale et cela n’est nullement une manière de s’isoler au monde; c’est la pandémie du coronavirus qui nous invite à l’entre soi, à développer nos propres potentialités. Nous interpellons le gouvernement à travers le ministère de la culture et du patrimoine historique à légiférer ne serait-ce que pendant le temps de la pandémie sur l’organisation de spectacles en république de Guinée. Et ceci participe à la limite au combat contre le coronavirus, moins de circulation de personnes. Par exemple KOFFI OLOMIDE et son groupe Le Quartier latin ce n’est pas moins de cinquante personnes. Et bientôt une artiste Sud-Africaine va arriver en Guinée. Et on nous a dit que le variant sud-africain est très contaminant et très tueur.
Il faut rappeler que contrairement aux pays de la sous-région qui ont accordé une aide financière à leurs artistes les nôtres n’ont pas été logés à la même enseigne. Pis, ils ne bénéficient ni de droits d’auteurs et encore moins de droits voisins et nous avons des artistes qui peuvent tenir le haut du pavé et offrir de la joie à la jeunesse guinéenne. Maintenant il s’agit de se décomplexer de ce qui vient d’ailleurs car c’est cela le problème essentiel, cette propension de l’homo guineensis à voir que du bien de ce qui vient du dehors
Ce que nous avons dit sur l’organisation des spectacles nous pouvons l’étendre à d’autres pans de la culture guinéenne qui peuvent être mis en exergue et que nous devons mettre à profit pour les développer
IBRAHIMA BALAYA
PDT DU FORUM CIVIL GUINEEN