Des acteurs de la société civile guinéenne, réunis au sein de la Synergie des organisations de la société civile pour la prévention des conflits électoraux et leur gestion en Guinée, sont à pied d’œuvre pour tenter de trouver des solutions durables à la crise politique née de l’élection présidentielle du 18 octobre 2020. Pour en parler notre rédaction est allée à la rencontre de Thierno Hamidou Baldé, directeur exécutif de l’ONG Zéro Pauvre en Afrique (ZPA), une structure membre de cette synergie.
Guinee114.com: Parlez-nous d’abord de votre ONG Zéro Pauvre en Afrique (ZPA).
Thierno Hamidou Baldé: Zéro Pauvre en Afrique c’est une ONG de droit guinéen qui a obtenu son agrément officiel en 2009. Depuis cette date, nous nous efforçons à renforcer la résilience des communautés pour que ces communautés soient capables de prendre en charge leur destin. Dans le cadre de cette approche, nous essayons de créer des synergies et des partenariats inclusifs pour le bénéfice de chaque partie prenante et cela nous a poussés à ouvrir un bureau à Genève et à obtenir le statut consultatif spécial auprès du conseil économique et social des Nations Unies. Nous sommes membres de plusieurs plateformes et réseaux. Au niveau de la Guinée, nous travaillons beaucoup sur des questions de Santé, sur des questions de citoyenneté active mais aussi sur des chaînes de valeur de certains secteurs porteurs de croissance notamment l’agriculture et la gestion des déchets.
Nous sommes actuellement concentrés sur la gestion du Coronavirus et nous contribuons aux travaux de la commission communication et mobilisation mise en place par l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire en tant que membre. Toutes les activités que nous menons actuellement au niveau du plaidoyer, au niveau du terrain Zéro Pauvre en Afrique est un acteur à part entière et nous apportons notre soutien dans toutes les dynamiques qui existent dans ce sens au niveau régional, national et communautaire. Nous avons contribué à l’élaboration du guide opérationnel en termes de communication sur les risques. Et les jours qui suivent nous travaillerons sur la planification opérationnelle des activités de communication sur les risques. Et puisque nous ne sommes pas dans une situation où les gens sont immunisés, nous mettons beaucoup plus en valeur l’atténuation communautaire. Cette approche inclue les autres secteurs qui sont touchés par la Covid-19. Le plus important c’est de réduire l’incidence de cette pandémie sur les communautés et contribuer à renforcer le système de santé qui est fragile mais aussi à mettre des informations justes à la disposition des communautés pour qu’elles puissent prendre des décisions idoines en vue de préserver ou d’agir en faveur de leur santé.
Votre ONG est membre de la Synergie des organisations de la société civile pour la prévention des conflits électoraux et leur gestion en Guinée. Quel est l’objectif de cette plateforme ?
Nous sommes dans cette synergie en tant que membre du consortium Action Plus Guinée et ZPA. Nous avons eu une consultation ce vendredi avec Dr Faya Millimono, président du Bloc Libéral. C’est une approche assez importante parce qu’il faut commencer quelque part. Aujourd’hui nous avons une crispation, il faut que les acteurs de la société civile puissent se lever pour pouvoir discuter avec les parties prenantes essentielles afin qu’ensemble nous puissions trouver la meilleure approche ou le meilleur instrument qui pourrait nous permettre de construire une paix durable qui va être bâtie sur des bases solides pour les générations à venir.
Donc il est question de réfléchir sur toutes les pistes possibles et à la fin de toutes ces consultations. Il est question que cette plateforme de la société civile produise un cahier citoyen qui va en quelque sorte ressortir des recommandations assez pertinentes qui vont dans le sens de l’apaisement mais aussi de la consolidation de la paix et tous les mécanismes qui peuvent être liés au processus électoral en République de Guinée. Donc il est question vraiment d’aller vers un mécanisme durable qui puisse construire et rendre autonome le mécanisme de pacification et de construction d’une cohésion sociale apaisée entre les différentes communautés tant au niveau politique que social.
Quels sont les principaux partis politiques visés dans votre démarche ?
Quand on engage un plaidoyer, on identifie des acteurs qu’il faut, surtout qu’on sort d’un processus électoral, pas seulement des acteurs ou partis politiques. Nous avons rencontré le Médiateur de la République. Il est question de revitaliser les forces vives de la nation, toutes les parties prenantes qui ont des capacités ou qui sont en quelque sorte des vecteurs porteurs de cohésion. Il faut aller les voir, discuter avec elles pour avoir leur vision de la pacification ou de la consolidation de la paix dans notre pays. Le but c’est de vraiment faire un tour de table, discuter avec les parties prenantes et ça va permettre à la société civile d’avoir une idée aussi large sur les différentes opportunités et les différentes passerelles qui peuvent être créées pour que la Guinée puisse finalement aller vers une paix durable qui va nous conduire au développement.
Propos recueillis par Diop Ramatoulaye
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