À l’image du Mali où 5 ans ont été proposés comme durée de la transition en cours, au terme de l’organisation des assises nationale, le président de la transition en Guinée, Colonel Doumbouya veut emboîter le pas. La démarche vise, selon lui, à réconcilier les Guinéens, mais depuis, chacun y va ses commentaires.
Pour le leader du RRD, la Guinée n’a pas besoin d’organiser une assise dans ce sens. Il suffit juste, selon lui, que l’État présente les excuses aux victimes. D’ailleurs, indique Abdoulaye Kourouma, la Guinée est différente du Mali.
« Vous savez, ce que le Colonel oublie, la Guinée est différente du Mali en matière politique. Le guinéen est né politique. Donc, on ne peut pas gérer la Guinée à l’image des autres pays. J’ai l’impression que quand les gens s’activent beaucoup sur les réseaux sociaux par rapport à une décision ou une proposition, le lendemain tu vois que cela devient la décision ou la proposition du gouvernement. Ce qui est regrettable quand-même dans la gestion. Ce que je peux vous dire, le sommet de l’État n’est pas un lieu de stage. Il faut savoir lire les réalités. En Guinée, on n’a pas besoin d’assises, il faut le reconnaître. C’est à l’État de présenter ses excuses à sa population. Il y a les victimes des différents régimes. Mais puisque l’État est souvent résumé à un individu, ce n’est pas l’État qui est souvent vu. C’est plutôt l’individu à la tête de l’État qui est vu. Ce qui nous a affaibli beaucoup souvent dans les prises de décision. Et si c’est Sékou Touré, Lansana Conté, Dadis qui ont été vu ainsi, c’est lui Mamadi, aussi, qui est le plus vu, aujourd’hui, que l’État. C’est ce qui est misérable dans la gestion de l’État. L’État n’est pas vu, c’est l’individu qui est vu. Sinon, je pense qu’il n’y a jamais eu de problème entre les Guinéens. Il y a eu problème entre l’État et une partie de sa population. Donc, s’il doit avoir de pardon et réconciliation, c’est à l’État de faire la justice et de présenter ses excuses aux victimes. Parce que, c’est l’État qui a été à la base de tout ce qui est arrivé à une partie de sa population. Donc, ceux qui sont morts dans les prisons, c’est la prison de l’État. C’était des interpellés de l’État », a rappelé Abdoulaye Kourouma, président du rassemblement pour la renaissance et le développement (RRD).
Djély Mamadou KOUYATÉ
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