Le 20 août 2023, Dr Bernard Goumou a eu une année à la tête de la Primature. Et c’est l’occasion de jeter un regard sur la première année de gestion du chef du gouvernement. Un bilan loin d’être reluisant aux yeux d’Abdoul Sacko, le coordinateur du Forum des forces sociales de Guinée. Pour lui, même si le Premier ministre a montré une certaine volonté de bien faire les choses, il est confronté à des obstacles qui l’empêchent de remplir correctement sa mission.
« Il y a beaucoup plus qu’un premier des ministres qu’un premier ministre, chef du gouvernement. Je pense que c’est un peu aussi la culture dans notre pays, je ne crois pas que le CNRD a fait exception de cela. Ce qu’il faut quand même noter, c’est que c’est un premier ministre qui est venu dans la peau d’une marionnette, qui, au fur et à mesure, essaye d’avoir le courage de s’affranchir de ceux qui ont fait sa promotion ou ceux qui l’ont conduit à ce poste.
À notre égard, si nous voyons ce qu’il a voulu engager en matière de dialogue avec les acteurs sociopolitiques regroupés au sein des forces vives de Guinée, quand nous voyons aussi le résultat que cela a donné (ça ne nous a pas permis d’évoluer sur la situation), on peut dire que c’est un premier ministre qui est face à deux obstacles.
Le premier obstacle, c’est que malgré la volonté, il peut être limité en termes de compétences politiques, en termes d’expériences politiques, à traduire sa volonté dans les faits afin d’obtenir des résultats. Mais de l’autre côté aussi, il peut être vraiment confronté à des obstacles liés au système de parrainage qui existe au sein du CNRD », a déclaré l’activiste de la société civile dans un entretien accordé à notre rédaction.
Sur le plan économique, l’activiste de la société civile dit avoir aucun élément d’appréciation de la gestion du gouvernement Bernard Goumou. « À date, je ne peux avoir aucune possibilité de savoir par rapport aux actions menées, quelles sont les ressources qui ont été utilisées. Je n’ai aucune procédure aussi bien en matière de passation des marchés que je peux apprécier en termes de transparence, mais au-delà, je ne peux pas savoir quelle est la taille des financements des chantiers çà et là.
Et sans cela, je pense que vouloir me prononcer, ça sera justement pour accompagner quelque chose dont je ne sais pas les tenants et les aboutissants. Donc, pour le moment, ce qui reste clair, le CNRD a manqué le pari de la transparence, le pari de la gouvernance vertueuse, alors qu’ils se disent réformateurs ou moralisateurs de la gestion de la chose publique.
Et quand on voit le fonctionnement par endroits de la justice aussi, je pense vraiment qu’il n’y a pas matière à débattre. Aujourd’hui, en Guinée, la justice a autant de problèmes qu’avant. C’est vraiment une forme de justice des vainqueurs contre les autres », soutient Abdoul Sacko, avant de lancer un appel aux autorités à changer la donne.
Parlant de l’évaluation des membres du gouvernement, menée récemment par le Premier ministre, le coordinateur du Forum des forces sociales dénonce un simple divertissement.
« La seule évaluation possible, à date, pour nous permettre de mettre la transition vers le chemin du retour à l’ordre constitutionnel à travers les élections libres transparentes et acceptées de tous, est le rassemblement des Guinéens dans leur diversité en fonction de leurs compétences sur la base des textes de lois, des conventions qui régissent le fonctionnement de notre pays.
C’est encore un dialogue véritable qui permet aux Guinéens dans leur diversité sans pour autant tenir compte de la taille de quelqu’un mais aussi de ses opinions et de ses positionnements. Un véritable dialogue qui permet de passer au peigne fin les forces et les faiblesses de la transition et partir vers un retour à l’ordre constitutionnel. Sans cela, c’est droit dans le mur », a laissé entendre M. Sacko.
Mamadou Macka Diallo
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