Abdoul Sakho, coordinateur des Forces Vives de Guinée vient de réagir suite à la dissolution du gouvernement. Joint au téléphone par notre rédaction, cet acteur de la société civile a fait quelques observations qui, selon lui, ont prévalu à la dissolution du gouvernement par le président de la transition. Il estime que cette décision avait trop retardé.
« Eu égard aujourd’hui à la situation très critique dans le pays, sur tous les plans d’ailleurs, les crises économiques et sociales, je pense que le Président de la transition aurait dû déjà prendre des mesures de renvoi du gouvernement ou de remaniement il y’a de cela maintenant une année. Il faut savoir que c’est un acte qui arrive dans un contexte de pourrissement total aussi bien entre les différents organes de la transition mais également dans les conditions très critiques pour le peuple de Guinée. Donc, ça devrait être tout sauf une surprise. Mais le format dans lequel ça été fait, les termes utilisés montrent davantage que le CNRD reproche gros au gouvernement qui a été dissout. On aurait parlé simplement de renvoi mais pourquoi dissolution? Et un décret qui se lit avec les officiers membres du CNRD regroupés derrière le ministre secrétaire général à la présidence prouve déjà que le CNRD a le sentiment d’être trahi par le gouvernement à moins que ça soit du cinéma.
Mais en tout cas, si c’est du cinéma, le cinéma montre suffisamment que les ministres ont gros derrière eux. Suivant aussi le communiqué qui a suivi, qui parle de gèle des comptes, d’interdiction de voyage parce qu’on a dit que tous les documents de voyage soient déposés y compris les documents personnels. C’est-à-dire leurs passeports ordinaires parce que c’est clair et net, ils n’ont pas dit les passeports diplomatiques, ils ont dit les documents de voyage. C’est une interdiction de voyage. Certes, nous à notre égard c’est une violation de droit parce qu’à mon sens, il fallait d’abord faire une évaluation, il fallait faire des audits d’abord pour situer les responsabilités. Mais comme le CNRD depuis le départ, fait les incriminations collectives pas en étudiant cas par cas. Nous avons vu le cas du gouvernement du régime déçu, nous avons vu le cas des DAF, nous avons le cas des maires,… Cette fois-ci les injonctions que le ministre de la justice donnait de façon collective, ce décret vient donner une injonction collective encore aux membres du gouvernement.
Mais ce qu’il faut aussi surtout éviter, c’est de tomber dans l’émotion. Il faut être clair dessus, aussi médiocre qu’a été ce gouvernement, aussi amateur qu’a été ce gouvernement, le gouvernement ne peut pas être le seul comptable de l’échec de deux années de la transition. Parce qu’il faut le dire c’est de l’échec, parce que tous les voyants sont au rouges à tous les niveaux. Donc, le CNRD étant l’organe d’orientation et s’il faut de contrôle même de la transition doit situer la part de responsabilité de tous les organes de la transition aussi. Le gouvernement ne doit pas être le seul bouc émissaire », a longuement expliqué Abdoul Sakho.
Plus loin, Abdoul Sakho a profité de l’occasion pour demander la libération des membres de l´ancien régime afin que ceux-ci soient traités de la même manière que ceux du gouvernement dissous.
« Mais le positif qu’on pourrait sortir dedans c’est le fait cette fois-ci de donner de faire des interdictions de voyage. D’incriminer la version des ministres, d’incriminer la version des DAF, d’incriminer la version des directeurs sans pour autant les conduire en prison. Cela sous entend que les autres aussi qui sont en prison depuis deux années doivent être libérés en attendant qu’onpuisse dans leur gestion pour savoir s’ils sont coupables ou pas », a-t-il martelé.
Mamadou Macka Diallo
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