L’ancien président de la délégation de Kindia et membre du bureau politique de l’UFDG, Abdoulaye Bah, après avoir obtenu sa liberté totale comme tant d’autres prisonniers politiques grâce au CNRD (comité national pour le rassemblement et le développement) dirigé par Colonel Mamady Doumbouya, s’est exprimé sur le sort de l’ancien président Guinéen.
Interrogé par nos confrères de Fim FM ce mardi, 14 septembre, l’opposant dit avoir personnellement « pardonné Alpha Condé et tous ceux qui l’ont aidé » à le mettre en prison. Par contre, il a fustigé l’attitude de la CEDEAO et de l’UA qui pour lui n’ont « aucune crédibilité aux yeux des Guinéens ».
« Moi Abdoulaye Bah de Kindia, je pardonne Alpha Condé et à tous ceux qui l’ont aidé à me mettre en prison. Moi personnellement je le pardonne. Il ne sait pas ce qu’il a fait, il ne savait pas l’ignorance l’a poussé à me mettre en prison. Abdoulaye Bah a vécu dix mois coupé de sa famille, de ses parents, son travail et de sa liberté je lui pardonne.
Maintenant on est une nation quand même, Abdoulaye Bah n’est pas la Guinée. Il y a eu quand même des gens qui ont perdu des vies ici et en prison. Il y en a 4 qui sont morts. Notre frère Roger Bamba, il a laissé une veuve et deux enfants. Il y a Elhadj Sow, petit Diallo, Barry il y a quatre (4) qui sont morts. Nous on a eu la chance de quitter la prison sans mourir. Maintenant pour le cas de la CEDEAO et de l’Union Africaine, ils nous mettent mal à l’aise. Parce que nous connaissons réellement les chartes qui soutiennent leur création. La communauté elle a un destin commun et il est interdit dans les chartes de la CEDEAO de s’éterniser au pouvoir. De modifier les constitutions en vue d’un troisième mandat, ou cinquième mandat ou d’un mandat à vie. Cette CEDEAO communauté de destin ouest africain, elle était où pendant qu’on violait nos filles à Wanindara? Pendant qu’on abimait les corps de nos frères à Wanindara? Ou bien à Soronkoni? Ou bien à Coyah? Ou bien à N’Zérékoré? Ils étaient où lorsqu’on tuait à bout portant avec des armes guinéennes des enfants à la fleur de l’âge ici à Conakry. Des centaines de morts, on a même tiré sur des dépouilles en décomposition. On a tiré sur la mosquée qui est un lieu sacré. On a éparpillé, dispersé des fidèles qui priaient sur des cadavres. On a pourchassé les dépouilles jusqu’au cimetière qui est un lieu sacré. Même en tant de guerre on ne touche pas les mosquées, les hôpitaux, les ambulances et encore moins les cimetières et n’est-ce pas les personnes âgées et les victimes. Elle était où cette CEDEAO de communauté de destin lorsqu’on arrêtait les médias ici ou bien on tue on arrête les politiciens? Je me pose cette question sur leur finalité. Ils ont trahi l’esprit qui a sous tendu la création de cette communauté.
Et l’Union Africaine créée le 25 mai 1963 à Addis Abeba par les Sekou Touré. Tous ces grands leaders et tant d’autres qui avaient un esprit de paix, d’harmonie, de fraternité, de sérieux. Ils ont violé ces principes. Ceux qui sont là aujourd’hui, c’est des gens qui ont infiltré l’institution. On peut infiltrer les institutions. Des gens, ils ont été pistonné par des Présidents. On envoi des gens pour pouvoir saboter les dispositions historiques… Donc la CEDEAO et l’union africaine ne sont pas crédibles aux yeux des Guinéens. Et d’ailleurs au Mali on les a pourchassé. Alors en Guinée aussi, cette affaire elle est guinéo guinéenne. S’il vous plaît CEDEAO et Union africaine nous n’avons aucune leçon à recevoir des gens qui sont restés inertes, froids à la mort de nos frères Guinéens ici, et à la violence contre nos femmes. Qu’on nous laisse pour que nous puissions tracer notre histoire, notre trajectoire.
Alpha doit répondre de ses actes. Les conséquences sont judiciaires. Ce n’est pas moi qui ai dit hein! C’est le droit qui l’a dit. Il est juriste, il connait ce qu’il fait. Alpha Condé moi je le pardonne mais est-ce que les Guinéens le pardonne », a martelé Abdoulaye Bah, membre du bureau politique de l’UFDG.
Mamadou Macka Diallo
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