Alors que des acteurs politiques venaient de réunir pour dénoncer et rejeter la proposition de la durée de la transition annoncée lors de l’adresse à la nation du chef de l’État, le 30 avril dernier, le CNT (conseil national de la transition) a adopté, à la majorité, un chronogramme de 36 mois, soit trois mois de moins que celle qui a été proposée par le Colonel-Président.
Plusieurs acteurs et observateurs de la vie socio-politique de la Guinée ont exprimé leur opposition à cette immixtion du CNT dans la définition du chronogramme de la transition. C’est le cas de Mamadou Kaly Diallo, activiste des droits de l’homme qui croit que « les (3) trois ans sont de trop ».
« Sur le fondement de l’article 77, il est clairement stipulé que la durée de la transition sera fixée par l’ensemble des forces vives en commun accord. Et si on prend les forces vives, c’est bien vrai il y a le CNT aujourd’hui qui sert de l’organe législatif pendant cette période de transition. Mais il faut dire clairement que le CNT ne représente pas les forces vives de la nation guinéenne pour diverses raisons.
D’ailleurs si le CNT représentait les forces vives de la nation on aurait pas mis en place disons un cadre de dialogue, un cadre de concertation. C’est-à-dire on devait tout discuter au niveau du CNT. Effectivement, puisque le CNT ne représente pas les forces vives de la nation guinéenne tous les acteurs socio-politiques du pays, c’est pour cette raison que ce chronogramme viole la charte de la transition, donc la norme supérieure à son article 77. Et les conséquences, je ne le souhaite mais nous conduisent, si on ne fait pas attention, à l’impasse socio-politique. Ce qui n’est pas souhaitable.
J’ose espérer qu’il y a des voies. Ceux qui ne sont pas d’accord peuvent avoir le bénéfice de doute et attaquer cette forme dans les juridictions supérieures compétentes. Je pense que ça peut se faire. Mais je pense aussi que le CNRD pourrait revenir à la raison, pour que conformément aux annonces faites lors de la prise du pouvoir et qu’il faut éviter les erreurs du passé. Je pense qu’une des erreurs du passé de la République de Guinée c’est le pouvoir d’arrogance, c’est le pouvoir de mépris et je pense il faut l’éviter parce que c’est des attitudes gouvernementales qui conduisent à l’impasse socio-politique finalement qui génèrent des crises. Parfois des crises difficiles à gérer, des crises socio-politiques à des conséquences non souhaitées, ça c’est un premier aspect.
Le deuxième aspect à mon avis, la Guinée en tout cas il est de mon point de vue de vous dire clairement les (3) trois ans sont de trop. D’autant plus qu’il y a la volonté des partenaires techniques et financiers d’accompagner la Guinée pour le retour à l’ordre constitutionnel mais dans un délai raisonnable.
Moi je pense qu’au maximum deux ans pourraient suffire pour aller à l’organisation des élections libres et transparentes. Encore une fois, une transition n’a jamais réglé tous les problèmes d’une nation. Une transition ne pourra jamais s’occuper des problèmes de développement », a-t-il martelé.
Bref pour Mamadou Kaly Diallo, la priorité des priorités d’une transition c’est de créer un climat de dialogue, un climat de confiance entre les acteurs socio-politiques. Aller à l’organisation des élections libres, inclusives et transparentes. Œuvrer pour que tous les citoyens Guinéens de façon libre et sincère expriment leur choix lors d’un scrutin inclusif et transparent.
Mamadou Macka Diallo
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