Affaire 200 milliards GNF: voici ce qu’en pense Bah Oury

Le sujet défraie la chronique dans le pays. Plus de deux cents milliards de francs guinéens auraient été détournés par l’actuel ministre de l’enseignement technique.

À moins vingt-quatre heures de la publication de cette information dans la presse, le gouvernement a fait sortir un communiqué pour apporter un démenti. Et n’exclut pas dans le même communiqué d’engager des poursuites contre la presse auprès de la Haute autorité de la Communication (HAC). Le leader de l’Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée (UDRG) dénonce cette démarche des autorités. Bah Oury, puisque c’est lui qu’il s’agit, tire de nombreux enseignements dans cette situation.

« Il y a beaucoup d’enseignement à tirer de cette affaire présumée. D’abord la dernière déclaration du gouvernement c’est une menace pour la presse. Et lorsqu’on veut la vérité en tant responsable, le gouvernement devait d’une manière ou d’une autre avoir des attitudes disons de réserve et enclencher une procédure d’enquête pour s’assurer de la véracité de l’information ou pas mais d’emblée on dit niet. Il n’y a rien à voir. Et quiconque en parle, on l’enferme et le met devant la juridiction sensée de sanctionner la presse. Donc c’est une manière de dire que tout le monde la ferme. Il n’y a rien avoir. C’est une très mauvaise approche et c’est en piètrement à la liberté de la presse, c’est un en piètrement des journalistes de faire ressortir la vérité, les faits pour mettre cela à la disposition de l’opinion qui est le quatrième pouvoir. Donc dans une certaine mesure c’est la liberté de presse, la liberté d’expression qui est en train d’être corsetée.

Deuxième aspect, une seule personne ne peut pas détourner 200 milliards de francs guinéens. En tant que DAAF, il y a des ordonnateurs de la dépense. Chaque ministre ordonne et la division financière administrative exécute (…) Il y a toute une procédure. Donc 200 milliards, presque 20 millions de Dollars qui auraient permis de régler la question d’électricité de Kankan par exemple ou une bonne partie de la Haute Guinée. Donc seule personne ne peut pas détourner ce montant. C’est un ensemble de réseau. Dans le gouvernant lorsqu’il y a un problème, on s’interroge. Mettre un dispositif diagnostic pour apporter des mesures correctives. Mais si on ne veut rien faire, il va de soi qu’on ferme les yeux.

Troisièmement aspect que je peux dire, la Guinée est habituée à ces faits. Ce n’est pas une surprise. Nous sommes placés parmi les pays où le niveau de corruption est tellement élevé. Donc ce qui est fait comme l’a dit quelqu’un c’est certainement dans la lutte interne de compétition pour le pouvoir. Des positions qui entrent en ligne de compte et certains veulent dégager d’autres parce-que globalement le système à lui-même est vérolé par la corruption », a-t-il expliqué chez nos confrères de Djoma média hier jeudi.

Mamadou KOUYATÉ

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