Affaire 200 milliards: la ministre Zenab, pas obligée de démissionner (Explications avocat)

Alors qu’elle est mise en cause dans une affaire de présumé détournement de plus de 200 milliards de francs guinéens, qu’elle a trimballé en justice trois journalistes qui l’accusent, Zenab Dramé ne démissionnera pas de son poste de ministre en charge de la l’Enseignement technique. Son avocat, Me Dinah Sampil, a expliqué mardi face à la presse pourquoi dame Zenab n’est pas obligée, selon lui, de rendre le tablier dans cette affaire. Du moins avant que sa culpabilité ne soit établie que les journalistes sont tenus d’apporter.

«La qualité de ministre n’empêche pas son porteur de répondre à une interpellation judiciaire. Ce n’est pas parce qu’elle est ministre  qu’elle ne pourra pas venir lorsque la justice en exprimera le besoin. Mieux, il se trouve que elle,  elle est partie civile. Cela veut dire qu’elle poursuit la violation de ses intérêts personnels, elle ne cherche pas à faire condamner pénalement quelqu’un. La partie civile a le droit de se faire représenter par même une tierce personne qui ne soit pas un avocat. L’essentiel est que le représentant soit en mesure d’exposer au juge les faits pour lesquels elle estime avoir été victime. Autrement dit, la partie civile n’a que le devoir de formuler ses prétentions civiles. Les prétentions civiles, c’est par exemple le montant de la réparation.  Mais ce montant de la réparation ne peut être retenu par un juge que lorsque le juge aura déjà retenu la responsabilité pénale de l’auteur. Donc madame la ministre est une justiciable comme tout autre citoyen guinéen qui a le devoir, lorsqu’elle est appelée, de comparaitre devant une juridiction. En attendant que cela se fasse, elle a le droit de se faire représenter par qui elle veut», a-t-il longuement expliqué.

Après un exposé sur la séparation des pouvoirs exécutif, judiciaire et législatif, Me Dinah Sampil finit par dire ceci: “Que vous pensiez qu’en tant que membre du gouvernement, la justice puisse se pencher en sa faveur, c’est une simple opinion”. 

Comparant le cas de Zenab Dramé à d’autres situations similaires passées en France, Me Dinah Sampil met en avant le fait que sa cliente ne reconnaît pas les accusations formulées contre elle. Par ailleurs, selon lui, les détracteurs de Zenab Dramé sont beaucoup plus enclins à demander sa démission qu’à apporter les preuves de leurs accusations.

Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N°4)

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