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Quand Tibou Kamara [le ministre] poignarde la magistrature guinéenne en toute impunité

Dans une sortie mardi chez nos confrères de Djoma médias, le ministre Tibou Kamara s’en est ouvertement pris au procureur de la République près le tribunal de première instance de Kaloum. Selon le ministre Tibou Kamara, le magistrat a outrepassé les limites d’un mandat qu’il aurait reçu du gouvernement en ouvrant une enquête pour savoir entre autres si la ministre de l’Enseignement technique est coupable d’un détournement de plus de 200 milliards comme l’ont rapporté certains médias.

«Ce n’est pas le mandat qu’il (procureur) a reçu. Le mandat qu’il a reçu, c’est de poursuivre les journalistes. S’ils ont raison, ce dont nous doutions comme le communiqué l’indique, en ce moment la ministre est mise en cause. S’ils ont tort, comme nous le pensions, en ce moment ils seront poursuivis pour diffamation. Il y a une seule et unique procédure que le gouvernement a demandée d’engager», a déclaré le ministre qui ajoute que la conduite du procureur a semé le trouble dans la procédure.

Une sortie de Tibou Kamara relayée par Guinee114 et dénoncée par des observateurs. « C’est vraiment grave comme déclaration », s’exclame l’avocat Me Mohamed Mohamed Traoré, ancien bâtonnier.  « Dans un pays normal où l’indépendance de la justice est respectée, Tibou Kamara serait poursuivi pour outrage à magistrat », nous confie un observateur.

L’ancien détracteur d’Alpha Condé qui souhaitait tous les malheurs à ce dernier,  devenu l’un des plus proches courtisans du locataire de Sékoutoureya, peut toutefois compter sur la garantie d’impunité que le système en place offre à ses hommes.  Mais il faudra bien qu’un terme soit mis à cela un jour, que l’Etat fasse respecter la justice par tout le monde, y compris les enfants gâtés de la République qui se croient au dessus de tout.

Pour rappel, lorsque les artistes ivoiriens Yodé et Siro ont dénoncé le procureur qui, selon eux, ne poursuit que dans un seul camp, ils ont été convoqués, détenus et condamnés entre autres pour outrage à magistrat. Et ça, ce sont des faits qui datent de 2020.

Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N°4)

622 10 43 78

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