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Affaire 24 heures Energy : le procureur de la CRIEF dénonce « une immixtion » du ministère du commerce

Le procureur spécial près la CRIEF n’est pas d’accord avec la décision du ministère en charge du commerce, autorisant la reprise de la production du jus 24 heures Energy.

En effet, cette décision intervient alors que la procédure judiciaire concernant la Société American Beverage Sarl (SABEV), qui produit cette boisson énergisante, est toujours pendante devant la justice. Aly Touré, qui a requis une suspension de la production de jus 24 heures Energy pour une durée de 12 mois, y voit donc « une immixtion » des autorités administratives dans une affaire judiciaire.

« Alors que le dossier est pendant devant la cour suprême, nous apprenons que, contre toute attente, Mme la ministre du commerce entreprend une décision autorisant SABEV à reprendre la production du jus 24 heures. Ce qui est totalement incompris et une immixtion de l’administration dans les affaires judiciaires. Parce que dès qu’une affaire est judiciarisée, ce n’est pas normal que même le ministère de tutelle s’en mêle maintenant pour prendre une décision de quelque nature que ce soit », a déclaré Aly Touré ce vendredi 04 juillet chez nos confrères de Radio Espace.

En janvier dernier, le ministère du commerce, de l’industrie et des PME avait ordonné la saisie des boissons 24 heures Energy produites à partir de décembre 2022, leur retrait du circuit commercial et leur destruction. Cette décision faisait suite à une inspection effectuée à l’usine de la société et qui a montré que les boissons concernées étaient impropres à la consommation.

C’est suite à cette décision que la CRIEF a décidé de poursuivre la Société American Beverage Sarl pour « atteinte à la santé publique et fraude fiscale ». A l’issue du procès, SABEV a été reconnue coupable des faits d’atteinte à la santé publique et condamnée au paiement d’une amende de vingt-cinq millions (25 000 000) de francs guinéens et d’un montant de cinquante millions (50 000 000) de francs guinéens à titre de dommages et intérêts. La Cour avait tout de même ordonné la réouverture de l’usine sous surveillance judiciaire pendant six mois.

Mais le procureur spécial n’est pas d’accord avec cette décision. Aly Touré a d’abord saisi la juridiction d’appel qui a confirmé le premier jugement rendu, avant de se pourvoir en cassation. Aujourd’hui, le dossier est pendant devant la Cour suprême. Le magistrat estime donc que le ministère du commerce devait attendre l’issue de cette procédure avant de prendre une quelconque décision concernant cette affaire.

Mamadou Macka Diallo
666 660 366

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