Affaire 28 septembre 2009: Quid du Général Sékouba Konaté?

Les débats se poursuivent dans le dossier des événements du 28 septembre 2009. Hier, c’est le Colonel Claude Pivi, ancien ministre de la Sécurité présidentielle, qui était à la barre. À l’occasion de cette vingt-quatrième journée d’audience, dans la phase des questions-réponses, un des avocats du capitaine Moussa Dadis Camara, ancien président de la transition au moment des faits, a tenté de faire ressortir la responsabilité du Général Sékouba Konaté dans le recrutement et l’entretien des jeunes au camp Kaléa.

Maître Pépé Antoine Lamah a fait des révélations sur ce que sont devenues les recrues de Kaléa après les évènements du 28 septembre et ceux du 03 décembre qui ont occasionné le départ de Dadis du pouvoir.

Avocat: On vous pose des questions par rapport aux recrues de Kaléa, mais on ne parle pas du Général Sékouba Konaté. Vous ne trouvez pas cela curieux ?

Pivi: Ça me rend curieux.

Est-ce que vous savez qu’à la page 38 de l’ordonnance de renvoi, le nom du Général Sékouba Konaté figure en bonne place au même titre que vous (Pivi) et le président Dadis comme étant des personnes qui auraient armé ces gens qui auraient commis ces crimes-là. Vous ne trouvez pas injuste que vous soyez là, mais que le Général Sékouba Konaté ne soit pas là pour s’expliquer au même titre que vous ?

Si, ça m’étonne. Il devait être là.

Est-ce que vous savez que ceux-là qui se disent parties civiles, la FIDH était contre des poursuites engagées contre le Général Sékouba Konaté ? Il y a une ordonnance de refus d’informer qui figure au dossier de la procédure.

Est-ce possible de procéder à un recrutement dans l’armée sans que le ministre de la défense ne soit informé?

Dans tous les pays du monde, c’est le ministère de la Défense nationale qui recrute dans l’armée. C’est curieux quand-même, ça me rend curieux.

Est-ce que vous savez qu’une bonne partie de ces recrues de Kaléa a été retenue par le Général Sékouba Konaté après le démantèlement  du camp de Kaléa ?

 Non, je ne sais pas ça.

Savez-vous qu’une bonne partie de ces recrues a été incorporée dans l’armée et se trouve en grand nombre dans un corps que je ne veux pas dire ici ? Le moment venu, on le dira ; Ils sont en fonction. Ils ont été immatriculés et engagés dans l’armée. Vous le savez?

Si.

Alors, si c’était un recrutement maléfique, criminel comme on veut le faire croire, est-ce qu’on allait incorporer certains éléments de ces recrues dans l’armée et qui continuent à être opérationnels aujourd’hui?

Il y a une grande partie qui est dans l’armée aujourd’hui.

Est-ce que vous n’avez pas entendu parler que les 300 premières recrues venaient du village de Sékouba Konaté, Sana ?

Si, j’avais entendu parler de ça. J’ai bien entendu ce mouvement de recrutement là.

Est-ce que vous savez qu’ils ont été transportés dans des minibus Toyota?

 

J’ai bien entendu ce mouvement de recrutement là-bas (à Kaléa).

Est-ce que vous trouvez sérieux, juste qu’on vienne dire ici que c’étaient des recrues venant d’une seule communauté ?

Non

L’audience se poursuit ce mardi avec toujours le Colonel Pivi à la barre.

Diop Ramatoulaye

666-75-16-10

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