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Affaire Abdourahamane Sanoh: les mises au point de Me Traoré après la mise en délibéré

Ouvert ce lundi au tribunal de première instance de Mafanco, le procès d’Abdourahamane Sanoh, poursuivi pour ‘‘participation délictueuse à des réunions’’, a été renvoyé au mercredi prochain pour la décision du tribunal, après les débats, les réquisitions et les plaidoiries.

Interrogé par le président du tribunal, l’ancien coordinateur du FNDC a rejeté les accusations articulées contre lui. Néanmoins, le prévenu a reconnu avoir participé à une réunion dans le cadre de la citoyenneté dans une école à Lansanayah dans la commune de Matoto.

Si le Ministère public estime que les propos tenus par l’activiste lors de cette réunion constituent une infraction à la loi, la défense pour sa part qu’il n’en a pas.

Au sortir de l’audience, maître Mohamed Traoré devant la presse a donné ses impressions.

«Je pense que vous avez tous constaté la difficulté dans laquelle se trouve le Ministère public. Dans un premier temps, Monsieur était poursuivi pour participation délictueuse à une réunion publique. Une infraction qui n’existe pas dans le code pénal guinéen. À l’audience, nous avons pris connaissance d’une autre qualification, ‘’participation à une réunion non déclarée’’. Vous avez suivi avec nous que le Ministère public a été incapable d’apporter la preuve de l’existence de cette infraction. Il a parlé d’une vidéo qui aurait été enregistrée et qui normalement aurait dû être mise à la disposition du tribunal et des parties afin que son contenu soit discuté contradictoirement. Parce que comme vous le savez, le juge ne peut fonder sa décision que sur des éléments de preuves qui ont été apportés et qui ont été contradictoirement discutés par les parties. C’est quand même curieux que dans son réquisitoire, le procureur nous parle d’une vidéo que vous-mêmes, vous n’avez pas vue. Je pense que même si vous aviez peut-être écouté le discours de Monsieur Sanoh dans cette vidéo, vous auriez compris qu’en réalité il n’y a absolument rien à lui reprocher.

Dans toutes les rencontres qu’il appelle causeries citoyennes, il ne fait état que de citoyenneté, de bonne gouvernance, état de droit. Peut-être qu’il y a des gens qui ne veulent pas que les citoyens soient informés de leurs droits afin de pouvoir disons demander des comptes au gouvernement.

Peut-être c’est pour cette raison que ces réunions-là dérangent. Sinon le contenu du discours c’est un contenu à encourager parce qu’il appelle les citoyens à user de leur droit de vote, à être regardant sur la gestion des affaires publiques. Je ne pense pas qu’il y ait une seule infraction par rapport à ce genre de discours», a expliqué maître Mohamed Traoré, avocat de la défense avant d’ajouter que c’est un dossier qui s’est inscrit dans une «stratégie d’intimidation».

«Moi je pense que c’est un dossier qui s’est inscrit dans une stratégie d’intimidation. Puisque les manifestations sont interdites, je pense qu’il faut aller progressivement pour interdire les réunions aussi. Mais à mon avis ce n’est pas de cette façon qu’on va contribuer à assoir l’État de droit. Surtout que la charte de la transition prévoit la liberté de réunions tout comme la liberté d’association. Je pense qu’il faut faire attention, la justice doit jouer son rôle en évitant d’aller en condamnation pour des dossiers de ce type qui vraiment n’en valent pas la peine», a-t-il mentionné.

Mamadou Macka Diallo

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